Eurovision: Eden Golan, représentante d'Israël au concours, au coeur des tensions géopolitiques

Elle a 20 ans, elle est née en Israël d'un père letton et d’une mère ukrainienne, mais elle a grandi en Russie. Jeudi soir, elle a chanté en anglais lors de la demi-finale à Malmö en Suède, et elle s’est qualifiée pour la finale, mais les téléspectateurs qui regardaient n’ont rien pu deviner des tensions qui ont entouré sa prestation. On n’a pas entendu de sifflets dans la salle, on n’a pas non plus parlé des plus de 10.000 personnes qui ont manifesté jeudi après-midi à Malmö contre la présence d'Israël à ce concours.
"J'exprime mon soutien à la Palestine et j'espère que les pays et les dirigeants de ces pays réagiront d'une manière ou d'une autre. On aimerait qu'israel soit disqualifié,comme la Russie au moment de l'invasion de l'Ukraine", expliquait une manifestante au micro de l'AFP jeudi.
La polémique a d’abord porté sur la question: pourquoi la Russie a été exclue et pas Israël ? L’UER, l’union des télévisions publiques européennes qui organise le concours, a répondu: parce que l’Europe avait pris des sanctions contre la Russie après l'invasion de l’Ukraine et qu’elle n’en a pas pris contre Israël.
En revanche, les organisateurs ont tout fait pour dépolitiser cette participation israélienne. La premiere chanson retenue a été retoquée. Elle s’appelait October Rain et faisait référence aux massacres du 7 octobre. Elle a finalement été réécrite deux fois avant d’etre validée.
Publiquement soutenue par Netanyahu
Plusieurs chanteurs concurrents du concours ont manifesté leur soutien aux Palestiniens. Une dizaine d’entre eux ont signé un texte qui réclame un cessez le feu et la libération des otages.
Mardi soir lors de la demi-finale, l’artiste qui représente l’Irlande a voulu diffuser des messages écrits en viel irlandais pendant sa chanson qui disait “liberté pour la Palestine”. Les organisateurs s'y sont opposés.
Et le chanteur suédois, qui est d’origine palestinienne s’est produit avec au poignet un keffieh, le foulard palestinien. L’UER l’a regretté et a choisi de ne pas diffuser sa prestation sur les réseaux sociaux.
Quant à la chanteuse israélienne, Eden Golan, elle s’est faite discrète à Malmö. On ne sait pas où était logée sa délégation. Mais on sait que les services secrets israéliens ont fait le déplacement pour la protéger, alors qu'elle a été publiquement soutenue par Benjamin Netanyahu.