Face aux coupes de Trump, les chercheurs américains postulent en masse dans les facs françaises

La France anticipe un exode des cerveaux américains. "Nos universités se mobilisent et l'Etat sera là", promet le ministre de l'Enseignement supérieur. Philippe Baptiste demande aux universités et aux centres de recherche la mise en place de dispositifs pour accueillir les scientifiques qui fuient les Etats-Unis, menacés par la politique et les coupes budgétaires de Donald Trump.
Les scientifiques ont notamment manifesté vendredi à travers les Etats-Unis pour dénoncer cette politique.
Moins d'une semaine qu'ils ont ouvert leur programme d'accueil. “On a reçu une quarantaine de candidatures”. L'université d'Aix-Marseille et son président Eric Berton, croulent sous les appels, les mails, les CV, tout droit venus des Etats-Unis.
“Il y a à la fois des jeunes chercheurs et des collègues plus âgés dans des domaines qui sont très liés aux questions de genre, aux ARN messagers, sur le climat. Ils viennent d'universités assez prestigieuses comme Stanford, Yale, New-York aussi. Des collègues qui sont empêchés ou licenciés même dans leurs recherches”, indique-t-il.
Un climat anxiogène selon un chercheur français
Ils sont victimes des mesures draconiennes engagées par l'administration Trump : coupes budgétaires, purge idéologique... “Ils ne pensaient pas que ça allait arriver si vite. Donc ils sont traumatisés et certains candidatent par le biais de leur famille par peur de représailles”, ajoute Eric Berton.
Un climat anxiogène, décrit Romain, chercheur français en neurosciences, expatrié à New-York. “Est-ce que je vais être aussi libre académiquement en restant ici ?”, se demande-t-il, alors que cela fait six ans qu'il travaille dans un hôpital américain réputé.
"Mon projet c'était de rester ici quoi... Je commence un peu à regarder les opportunités qu'il y a en Europe et en France bien-sûr où j'ai été formé initialement. Je commence à faire des dossiers pour postuler", indique-t-il.
Et trouver, dit-il, "un asile de recherches" qui voudrait bien l'accueillir.