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Frappes israéliennes contre l'Iran: les cours du pétrole flambent, à quoi faut-il s'attendre?

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Les cours du pétrole ont flambé de 12%, faisant redouter des perturbations sur les approvisionnements d'or noir, dont l'Iran est un des dix plus grands producteurs au monde. À quoi faut-il s'attendre?

Les cours du pétrole s'envolent vendredi après les frappes israéliennes contre des installations militaires et nucléaires en Iran, le marché redoutant les perturbations sur les approvisionnements d'or noir dans la région qui pourraient découler de l'escalade.

Vers 10h30 (heure de Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, gagnait 6,40% à 73,80 dollars, après avoir bondi de plus de 13% à 78,50 dollars, son plus haut niveau depuis le mois de janvier. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, montait de 6,53% à 72,48 dollars, après une cavalcade le portant jusqu'à 77,62 dollars, également au plus haut depuis janvier.

>> Suivez notre direct consacré aux frappes israliénnes contre l'Iran

Quelles sont les craintes derrière cette envolée des prix ?

L’Iran est le neuvième producteur mondial de brut, avec 4 % de la production mondiale, soit 4 millions de barils par jour, dont 2 millions exportés. Il détient les troisièmes plus grandes réserves mondiales. Toute perturbation de son approvisionnement pourrait donc peser lourdement sur l’économie mondiale.

Première crainte : qu’Israël détruise une partie des capacités de production iraniennes, d’autant que l'État hébreu évoque une "première phase de frappes" cette nuit.

Deuxième crainte : que les États-Unis rétablissent complètement les sanctions sur les exportations de pétrole iranien — des sanctions déjà durcies en mai.

Troisième crainte : que l’Iran bloque le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial.

Quatrième crainte : le jusqu’au-boutisme d’un régime iranien isolé, voire aux abois, qui pourrait aller jusqu’à bombarder les installations pétrolières de l’Arabie saoudite, deuxième producteur mondial.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Israël frappe l'Iran, le cours du pétrole s'envole - 13/06
3:17

Les prix pourraient-ils encore augmenter ?

Le scénario d’une envolée durable des cours reste peu probable. Le marché pétrolier est aujourd’hui davantage en situation de surabondance que de pénurie, une tendance qui devrait se poursuivre au cours des prochains trimestres. L’OPEP produit abondamment, tandis que la demande mondiale reste modérée.

La forte hausse du prix du pétrole est "alimentée par une augmentation significative de la prime de risque géopolitique", affirme Jorge Leon de Rystad Energy à l'AFP. Selon l'analyste, "le potentiel d'une nouvelle hausse des prix reste élevé et dépendra fortement de la réponse iranienne".

Selon le consensus des analystes, le baril était tombé à 62 dollars début juin. Il est remonté cette nuit à 75 dollars. Un pic à 90 dollars est redouté en août, en raison de la "driving season" aux États-Unis, avant une stabilisation autour de 80 dollars à l’automne — soit un retour aux niveaux de prix du début d’année, lorsque le gazole était à 1,75 € et le SP95 à 1,82 €.

Emmanuel Lechypre