Gaza: la pression internationale peut-elle stopper Benjamin Netanyahu?

Benjamin Netanyahu lors d'une réunion avec son cabinet à la Kirya, à Tel-Aviv, le 31 décembre 2023 - Abir SULTAN / AFP
De nouvelles frappes dans la bande de Gaza et de nouveaux morts dans un camp de déplacés, selon le ministère de la Santé du Hamas. Après les attaques de dimanche qui ont fait 45 morts, l'Etat hébreu aurait frappé à nouveau un camp à l'ouest de Rafah ce mardi, faisant 21 morts selon le Hamas, et des chars israéliens seraient entrés dans le centre-ville de Rafah.
Le conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence ce mardi, alors qu'Israël est sous le feu des critiques de la communauté internationale. Emmanuel Macron s’est dit “indigné” par le bombardement à Rafah. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui déclaré qu’"il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza": "Ces horreurs doivent cesser”.
De nombreux autres pays du Moyen-Orient ont vivement réagi à ces frappes de Tsahal, alors que la Cour pénale internationale demande un mandat d'arrêt à l'encontre de Benjamin Netanyahu. Pour autant, les combats s'intensifient. Pour Nadia Benjelloun, écrivain et spécialiste du Moyen-Orient, il faut mettre fin à l'aveuglement meurtrier du Premier ministre israélien.
“Il a perdu tout sens de l’humanité. C’est toujours Israël au-dessus des lois”, estime-t-elle.
Soutenu par le peuple israélien?
Et ça passe selon elle par la reconnaissance de l'Etat palestinien. Mais unanimement, par l'ensemble de la communauté internationale. “Il faut des pressions internationales bien plus importantes que celles qui se passent aujourd’hui qui sont des mots. Il faut agir, reconnaître l'État palestinien. Il faut l’intervention de tiers, notamment la France”, pointe-t-elle.
Ni la France ni la communauté internationale ne feront plier Benjamin Netanyahu selon Frédéric Encel, spécialiste du Moyen-Orient.
“De toute façon, il ira jusqu’au bout de l’écrasement militaire du Hamas, quelles que soient les autres considérations. La quasi totalité des Israéliens considère qu’on ne peut pas arrêter la guerre contre les assassins du Hamas. De ce point de vue là, au moins, Netanyahu est porté. La communauté internationale est un concept creux. On trouve finalement des pressions relativement mitigées", indique-t-il.
Pour lui, seule la chute politique du gouvernement de Benjamin Netanyahu en Israël pourra mettre un terme à la guerre dans Gaza.