RMC
International

Guerre Hamas-Israël: la France met en garde l'Iran, accusé d'actions "déstabilisatrices" dans la région

Des nuages de fumée au-dessus du nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, photo prise depuis le village Dhayra, au Liban, le 5 janvier 2024

Des nuages de fumée au-dessus du nord d'Israël, à la frontière avec le Liban, photo prise depuis le village Dhayra, au Liban, le 5 janvier 2024 - AFP

Le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit, depuis le 7 octobre. Désormais, les bombardements se multiplient en provenance du Liban et du Hezbollah. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a mis en garde l'Iran accusé de déstabiliser la région et d'augmenter les risques de propagation.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, en route pour une nouvelle tournée au Proche-Orient, a dit samedi en Grèce vouloir s'"assurer que le conflit (dans la région) ne se propage pas".

"Nous devons nous assurer que le conflit ne se propage pas", a-t-il affirmé à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

"L'une des véritables préoccupations est la frontière entre Israël et le Liban et nous voulons faire tout notre possible pour nous assurer qu'il n'y ait pas d'escalade", a-t-il ajouté.

L'Iran mis en garde

La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a, elle, appelé samedi son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian pour exhorter "l'Iran et ses affidés" à cesser "immédiatement" leurs "actions déstabilisatrices".

Catherine Colonna affirme avoir "fait passer un message très clair: le risque d'embrasement régional n'a jamais été aussi important; l'Iran et ses affidés doivent immédiatement cesser leurs actions déstabilisatrices. Personne ne gagnerait à une escalade", selon un message posté sur le réseau social X. L'Iran est accusé de jouer un rôle incontournable dans les turbulences au Proche-Orient.

Téhéran a établi un "axe de la résistance" hostile à Israël, son ennemi juré, en s'appuyant sur des forces alliées dans la région, notamment le Hezbollah au Liban, des groupes armés en Irak et en Syrie et les rebelles Houthis au Yémen.

Ces derniers mènent, depuis le début en octobre de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, des attaques en mer Rouge, perturbant fortement le commerce international.

Le Hezbollah tire des roquettes sur Israël

Samedi, le Hezbollah libanais a également affirmé avoir tiré des dizaines de roquettes vers une base militaire dans le nord d'Israël, présentant cette attaque comme sa première riposte à l'élimination du numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, mardi soir dans son fief près de Beyrouth.

L'armée israélienne, qui n'a pas endossé la responsabilité de cette première frappe, que lui attribuent pourtant le Liban, le Hamas et un responsable américain, a déclaré de son côté que les sirènes d'alerte aux roquettes avaient retenti dans les villes du nord du pays.

Elle a fait état samedi matin d'une quarantaine de tirs de roquettes tirées vers la région israélienne de Meron depuis le Liban voisin, ajoutant dans un communiqué que ses forces avaient frappé en riposte une cellule responsable de certains de ces tirs.

Catherine Colonna, qui a engagé une série de consultations avec les partenaires de la France au Proche-Orient, avait précédemment annoncé sur X avoir eu samedi une conversation avec son homologue égyptien Sameh Shoukry.

"L'Egypte et la France sont en première ligne pour l'accès de l'aide humanitaire à Gaza et l'évacuation des blessés les plus graves", indiquait son message.

La ministre française s'est également entretenue samedi avec le ministre des Affaires étrangères du Qatar, "utile conversation" sur trois objectifs: "libération de tous les otages, cessation des hostilités à Gaza, perspective crédible pour un état palestinbien", a-t-il précisé sur le même réseau social.

De nombreux échanges pour trouver une solution

Selon un communiqué du ministère, Mme Colonna a discuté depuis le début de la semaine avec Najib Mikati, Premier Ministre libanais, Riyad al-Maliki, ministre palestinien des Affaires étrangères, selon un communiqué du ministère.

Israël a juré de détruire le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, fatale à 1.140 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. Environ 250 personnes ont été enlevées dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre.

L'incessant pilonnage israélien a fait 22.722 morts à Gaza, majoritairement des femmes, enfants et adolescents, et plus de 58.000 blessés, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

T.R.C. avec AFP