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Guerre Israël-Hamas: une centaine de morts dans une frappe de Tsahal sur le nord de Gaza

Des personnes se frayent un chemin parmi les décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans la bande de Gaza, le 29 août 2024. (photo d'illustration)

Des personnes se frayent un chemin parmi les décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans la bande de Gaza, le 29 août 2024. (photo d'illustration) - Omar AL-QATTAA / AFP

Au moins 93 personnes sont mortes dans le nord de Gaza après une frappe israélienne nocturne sur un immeuble d'habitation.

La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé mardi que 93 personnes avaient été tuées pendant la nuit dans une frappe israélienne sur un immeuble à Beit Lahia, dans le nord du territoire palestinien.

"Le nombre de martyrs du massacre de la résidence familiale des Abounasr à Beit Lahia s'élève à 93, et 40 personnes environ sont toujours portées disparues sous les décombres", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile. Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner ces informations.

Un journaliste de l'AFP a vu plusieurs corps enveloppés dans des draps blancs ou des couvertures, extraits des décombres par des proches. Des familles endeuillées ont assisté à l'enterrement de plusieurs victimes, pendant que les secouristes fouillaient les ruines. Sur une image de l'AFP, un corps carbonisé aux cheveux longs pendait d'une fenêtre de l'immeuble dévasté.

"La plupart des victimes sont des femmes et des enfants"

"L'explosion a eu lieu la nuit. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de bombardements, mais quand je suis sorti après le lever du soleil, j'ai vu des gens extraire des corps, des membres et des blessés des décombres", a raconté Rabie al-Chandagly, 30 ans, qui s'était réfugié dans une école voisine.

"La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens essaient de sauver les blessés, mais il n'y a ni hôpitaux ni soins médicaux adéquats", a-t-il encore dit à l'AFP.

Les corps de 15 personnes tuées dans la frappe ont été amenés à l'hôpital Kamal Adwan, a déclaré à l'AFP son directeur, Houssam Abou Safia. Il a ajouté que 35 blessés, dont la plupart sont des enfants, étaient soignés à l'hôpital.

"Nous continuons à recevoir des martyrs et des blessés", a-t-il poursuivi, "il n'y a plus rien à l'hôpital Kamal Adwan, à part de quoi dispenser les premiers soins, maintenant que l'armée a arrêté notre équipe médicale".

"Nettoyage ethnique"

La semaine dernière, le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que les forces israéliennes avaient pris d'assaut l'hôpital, tandis que l'armée a affirmé qu'elle opérait à proximité de l'établissement.

L'Organisation mondiale de la santé a annoncé que ses équipes avaient pu retourner lundi à l'hôpital Kamal Adwan, qu'elles avaient dû alors quitter. "Elles ont trouvé un chirurgien orthopédique, un pédiatre, une infirmière en chef et une poignée de jeunes médecins et infirmières qui tentaient de s'occuper de 100 à 150 patients", a déclaré mardi le porte-parole de l'OMS à Genève, Tarik Jasarevic.

"Cela montre à quel point il est difficile d'apporter n'importe quelle sorte d'aide dans le nord de Gaza", a-t-il ajouté.

"L'ennemi a commis un nouveau massacre épouvantable contre notre peuple, et le nord de Gaza subit une campagne de nettoyage ethnique et de déplacement systématique", a dénoncé le Hamas dans un communiqué après l'attaque de Beit Lahia.

G.D. avec AFP