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"Il faut qu'il intervienne": les parents de Tom Felix, incarcéré en Malaisie, veulent rencontrer Macron à Singapour

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La famille de Tom Felix, jeune Français arrêté en 2023 pour possession de cannabis en Malaisie, alerte Emmanuel Macron sur ces conditions de détention et veut le rencontrer lors de son déplacement à Singapour. Ses parents témoignent sur RMC.

Début de tournée en Asie du Sud-Est pour Emmanuel Macron, arrivé dans la nuit de dimanche à lundi au Vietnam. Le président veut y parler "défense, innovation, transition énergétique, échanges culturels", comme l'a t-il écrit sur X.

Après le Vietnam, Emmanuel Macron doit se rendre en Indonésie puis à Singapour, où l'attendent les parents de Tom Félix. Le Français de 34 ans est incarcéré à la prison de Perlisen, en Malaisie, depuis près de 2 ans pour possession de cannabis. Il risque la peine de mort.

Le couple espère rencontrer le Président français pour alerter sur les conditions de détention "inhumaines" de leur fils. Emmanuel Macron est leur seul espoir avant son procès prévu mi-juin, mais susceptible d'être reporté.

Des conditions inhumaines

Depuis Singapour, où ils habitent, Sylvie et Jean-Luc le répètent : "Il faut qu'il intervienne !".

"Depuis 21 mois, notre fils est détenu dans des conditions qui bafouent les droits de l'homme", balbutie le couple, la voix tremblante, depuis l'autre bout du monde.

Cellules de plus en plus remplies -37 détenus actuellement-, coupures d'eau, bruit, odeur pestilentielle sous des températures tropicales... Sylvie et Jean-Luc craignent que leur fils ne survive pas à une année de plus de détention.

"Il est usé, fatigué, blafard...", raconte ses parents, "ce qui nous fait peur, c'est ce qu'on dit depuis un an, c'est que ça peut durer des années et des années".

Alors le couple se démène pour alerter sur la situation d'Alix, à distance : collectes des fonds, pétitions, fresque, question écrite au gouvernement... Une pétition de soutien a récolté plus de 39.000 signatures.

"De toutes façons, on ne laissera pas notre fils, on lui a dit qu'on n'aura pas de répit tant qu'ils ne sortiront pas de là", répètent ses parents, qui font les "26 heures de voyage pour 45 minutes de visite" une fois par mois.

"Un système qui broie ceux qui sont entre ses mains"

Pour l'heure, l'Elysée n'a pas confirmé une rencontre avec les parents éprouvés, mais assure être mobilisé sur ce dossier et avoir "sensibilisé les autorités malaisiennes à cette situation tragique".

Pourtant, une intercession du président "pourrait aider", estime l'avocat maître François Zimeray, l’avocat de Sylvie et Jean-Luc,

"Nous sommes face à un système pour lequel le temps ne compte pas et qui broie ceux qui sont entre ses mains", ajoute l'avocat.

D'autant plus que les charges contre Tom "ne tiennent pas la route une seconde", selon lui. "Ça tourne autour du trafic de stupéfiants mais (...) ça ne correspond pas du tout au profil de Tom". Le jeune entrepreneur est ingénieur en écologie, et "n'a pas besoin d'argent."

Son colocataire a pourtant disculpé dès les premiers jours de l’enquête, selon la famille. "Il a avoué que la drogue lui appartenait. Il a même donné aux autorités les noms des personnes qui avaient apporté le paquet et qui devaient venir le chercher...Mais la police n’en a jamais tenu compte", rapporte Sylvie.

La Malaisie ne connaît pas la présomption d’innocence. Alors en théorie, Tom risque la peine de mort ou de très longues années de prison... Une sanction inenvisageable : "ce n'est pas possible (...) Il est innocent", assure son avocat.

Marion Gauthier avec LAM