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"Il y a un ras-le-bol": la filière du vin et spiritueux s'inquiète d'une taxe sur le bourbon en Europe

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Bruxelles est en train de finaliser sa liste de produits américains concernés par les frais de douane. Or, Donald Trump a déjà dit que si le bourbon était dans cette liste, les alcools français seraient taxés à 200%. Ce qui provoque l'inquiétude chez les vignerons français.

C'est vendredi que Bruxelles boucle la liste des produits américains concernés pas les frais de douane. Alors est-ce que le bourbon sera inclus? C'est toute la crainte de la filière des vins et spiritueux français.

Car si l'Europe impose des droits de douane dessus, tous les alcools français seraient taxés à 200% par les Etats-Unis, en représailles. Une menace prononcée par Donald Trump le jeudi 13 mars.

Alors, dans la dernière ligne droite, les représentants s'activent auprès de Bruxelles pour que le bourbon ne soit plus dans cette liste. Son agenda est chargé, les rendez-vous très nombreux. “J’ai des réunions avec des politiques pour qu’ils fassent pression vis-à-vis de l’Europe. Bien sûr que c’est du stress”, indique Michel Chapoutier.

Ce grand nom du vin et président de l'Union des Maisons & Marques de Vin retient son souffle avant cette dernière semaine.

“Il y a un compte à rebours, il y a une forme d’urgence. C’est cette prise de liberté de la commission européenne qui est insupportable. Il y a une réelle incompréhension et un vrai ras-le-bol”, souligne-t-il.

Déjà des gels sur certaines commandes

Car cette menace de taxe à 200% sur les vins et les spiritueux serait la conséquence d'une guerre commerciale sur d'autres produits, se désole Olivier Goujon, directeur du bureau national interprofessionnel de l'armagnac. “On sait que nous sommes dans une espèce de relation diplomatique bilatérale avec des choses qui nous dépassent. Nous on est simplement en train de dire, sortez nous de cette contrepartie”, appuie-t-il.

Et les conséquences sont déjà là. Les grossistes américains ont gelé leurs commandes, regrette Jérôme Bauer, vigneron en Alsace et président du premier syndicat viticole.

“Nos importateurs ne peuvent pas prendre le risque d’essuyer cette taxe là. Le flacon coûterait trois fois plus cher. Pour l’instant ils préfèrent attendre et temporiser”, analyse-t-il.

Des professionnels qui jouent gros car les Etats-Unis sont leur premier marché d'exportation

Solène Leroux avec Guillaume Descours