Incendie meurtrier au Portugal: "Des conditions météo très défavorables"
Le Portugal est sous le choc depuis que la région centrale de Leiria est en flamme. Sous des températures caniculaires, le feu s'étendait dimanche soir sur quatre fronts, dont un d'une grande violence, selon les autorités. Plus de 800 pompiers et 260 véhicules sont sur place. 4 pompiers sont d'ailleurs parmi les blessés dans un état grave. En trois jours, 62 personnes ont perdu vie et 62 sont blessées. C'est l'incendie le plus meurtrier de l'histoire récente du pays, favorisé par la simultanéité des feux selon le Colonel Eric Grohin, chef du bureau des missions des services d'incendie. Invité dans Bourdin Direct, il explique que ces feux de forêts sont les plus difficiles à gérer.
"Un orage sec est à l’origine de l’incendie, c’est-à-dire un orage sans pluie mais avec des éclairs. La problématique c’est la simultanéité des feux au Portugal. On a des conditions météo très défavorables avec des températures élevées, un taux d’humidité très bas, et du vent. Cela crée plusieurs départs de feu. L’incendie de forêt est un des incendies les plus complexes à gérer. Avec les conditions que connaissaient les Portugais, les incendies se propagent à des vitesses qui peuvent atteindre les 7km/h. Ça pose de gros problèmes d’anticipation et de réaction."
"Il faut rester dans sa maison"
Le Colonel Eric Grohin explique que, la plupart des personnes qui ont perdu la vie, sont mortes dans leur voiture, étouffées par la fumée. "Le gros problème également ici, ce sont les personnes qui se retrouvent bloquées sur les routes. En France, nous avons une stratégie très claire là-dessus. Les gens doivent rester dans leur habitat en dur, qui doit être débroussaillé sur 50 ou 100 mètres, selon les arrêtés préfectoraux. Tout ce qui est habitat non-dur comme le camping doit être évacué. Il faut rester dans sa maison et ne surtout pas évacuer au moment où arrive le feu. Ici, les voitures sont arrivées dans des nuages de fumées, les gens ne voyaient plus rien. La chaleur est intense, et la fumée fait suffoquer les gens. Les gens meurent plus asphyxiés que brûlés et c’est un véritable piège."
Pour le Colonel Grohin, hors de question de porter une critique sur le travail de ses homologues: "Je ne ferai pas de jugement sur l’action des pompiers portugais. Ce sont des opérations extrêmement complexes, et ils connaissent très bien ce genre de situation".