"L'Ukraine est l'Afghanistan de l'Europe", estime Alain Bauer

Invité sur RMC et BFMTV ce jeudi, Alain Bauer estime que la guerre en Ukraine est due à la volonté de Vladimir Poutine de retrouver l'empire russe pour continuer à faire face aux deux autres empires que sont les Etats-Unis et la Chine.

Emmanuel Macron l’a encore réaffirmé dans son allocution mercredi, la France sera un “soutien indéfectible” du peuple ukrainien. Pourtant, dans les faits, la France ne se bat pas aux côtés de l’Ukraine. Le président ukrainien l’a par ailleurs fait lui-même remarquer, ils sont seuls face à leur ennemi russe.

Pour Alain Bauer, professeur de criminologie au Conservatoire national des arts et métiers, cela s’explique par la situation géopolitique de l’Ukraine.

“L’Ukraine, c’est l’Afghanistan de l’Europe, c’est le ventre mou de ce qu’on appelait le ‘grand jeu’. Le ‘grand jeu ’, c’est quand les empires décidaient de ne pas se rencontrer brutalement et créaient un espace intermédiaire, une sorte de terrain de jeu où on pouvait se taper sans se faire trop mal”, explique-t-il face à Apolline de Malherbe ce jeudi.

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Un climat de défense en Europe

Il affirme par ailleurs que cette situation n’est pas du tout nouvelle. 

“Il y a 50 ans, monsieur Brzezinski affirmait que la Russie était un empire avec l’Ukraine, mais qu’elle n’était qu’un état sans l’Ukraine. Et donc il y a toujours eu de la part de la Russie, la volonté de n’avoir qu’un empire rival, les Etats-Unis. Ils n’avaient pas vu venir la Chine et désormais, c’est un jeu d'échecs à trois. Les deux premiers décident de l’élimination du troisième avant de se battre entre eux. L’Europe n’a pas réussi à entrer dans ce jeu”, affirme-t-il.

Il juge que la manœuvre de Vladimir Poutine, en envoyant ses troupes en Ukraine a eu l’effet inverse escompté. En effet, le président russe a réussi, selon le criminologue, à réunifier à la fois l’Ukraine, qui était un pays extrêmement divisé, et à la fois créer, en Europe, une sorte de climat de la défense.

“La Suède et la Finlande ne sont pas membres de l’Alliance Atlantique, or il est en train de les pousser vers cette Alliance alors que sa volonté depuis toujours est d’arrêter l'expansion de cette Alliance vers l’Est”, précise Alain Bauer. 

Guillaume Descours