"La seule solution, c’est la paix": le témoignage d'un prof de français de Gaza, sous les bombes

Des bombardements massifs et un siège complet de la bande de Gaza, sans eau, ni gaz, ni électricité, avant une possible opération terrestre. C’est la réponse d’Israël après l’attaque terroriste du Hamas sur son sol samedi, qui a fait plus de 900 victimes. Alors que le bruit des avions et des explosions est incessant derrière lui, Ziad Medhouk, professeur de français à l’université de Gaza, témoigne dans Apolline Matin ce mardi sur RMC et RMC Story.
"C’est une situation dramatique, une nuit terrible pour les 2 millions de Palestiniens de Gaza, confie-t-il. Les avions ne quittent jamais le ciel de Gaza et le bilan ne cesse de s’alourdir, 700 morts et 4.000 blessés côté palestinien. On n’a pas d’abri à Gaza, pas de refuge. Toutes les trois ou quatre secondes, il y a des bombardements. Avec ma famille, on a décidé de rester, on n’a pas le choix. On attend le pire, comme tous les Palestiniens de Gaza. On ne peut pas partir, il y a le blocus depuis 16 ans. On est passé de quatre heures à deux heures d’électricité par jour. C’est difficile pour un Européen d’imaginer le quotidien à Gaza. Il n’y a pas d’eau, pas d’internet. Il y a une pénurie de médicaments. C’est une région dévastée par les bombardements."
"Il y a un sentiment de crainte, d’inquiétude, ajoute ce prof de français. Nous sommes des êtres humains. Le pire, c’est l’intensification des bombardements et le silence de la communauté internationale. Et il y a l’espoir que la situation va changer, que le monde va finalement ouvrir les yeux pour arrêter ces bombardements et proposer une solution collective."
"Ni la violence, ni la guerre, n’apporteront la paix"
Pour Ziad Medhouk, "la seule solution, c’est la paix". Avant d’arriver à des formes de violences des deux côtés, nous sommes pour une paix, une paix qui passera par la justice. Mais à mon avis, pour arriver à la paix, il faut régler le problème de fond, le blocus de Gaza qui dure et qui dure, l’occupation et la colonisation. Après, il faut reprendre le processus de paix. Nous sommes convaincus qu’il n’y aura pas de solution militaire à ce conflit. La seule solution, c’est la paix, pour la justice."
"Pour arriver à la paix, il faut appliquer le droit international, demande cet enseignant de l’université de gaz. Nous sommes des êtres humains, nous avons le droit de vivre. Le plus important, c’est de mettre la pression à la communauté internationale pour proposer une solution politique. Ni la violence, ni la guerre, n’apporteront la paix."