Le prix Nobel de la Paix 2024 décerné à l'organisation japonaise anti-armes atomiques Nihon Hidankyo

Kido Suechi, survivant nucléaire japonais de 82 ans, de Nihon Hidankyo, lors de la Conférence de Vienne 2022 sur l'impact humanitaire des armes nucléaires au Centre autrichien de Vienne, en Autriche, le 20 juin 2022. - JOE KLAMAR / Archives AFP
Ils étaient plusieurs favoris comme le président ukrainien Volodymyr Zelensky ou bien le fondateur de Wikileaks Julian Assange. C'est finalement l'organisation japonaise anti-armes atomiques Nihon Hidankyo qui s'est vu décerner le prix Nobel de la Paix 2024, a annoncé le comité Nobel ce vendredi 11 octobre.
La situation à Gaza est "comme le Japon il y a 80 ans", selon la lauréate
Dans une déclaration quelques instants après avoir été recompensée, relayée par l'AFP, l'organisation qui représente les survivants irradiés de Nagasaki et d'Hiroshima, a comparé la situation à Gaza "comme le Japon il y a 80 ans", dévasté par les bombes à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
"A Gaza, des enfants en sang sont détenus. C'est comme au Japon il y a 80 ans", a déclaré le co-président de Nihon Hidankyo, Toshiyuki Mimaki, lors d'une conférence de presse à Tokyo.
Il a également exprimé sa surprise d'avoir été récompensé pour avoir démontré, à travers des témoignages, que les armes nucléaires ne devaient plus jamais être utilisées. "Jamais je n'aurais imaginé que cela puisse arriver", a-t-il confié aux journalistes, les larmes aux yeux.
Récompensé pour "ses efforts en faveur d'un monde sans armes nucléaires"
Nihon Hidankyo "reçoit le prix de la paix pour ses efforts en faveur d'un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré, par des témoignages, que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées", a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Jørgen Watne Frydnes.
"Aucune arme nucléaire n'a été utilisée dans une guerre depuis près de 80 ans", a-t-il constaté. "Il est donc alarmant de constater qu'aujourd'hui, ce tabou contre l'utilisation des armes nucléaires est soumis à des pressions", a-t-il ajouté au moment où l'arme nucléaire est évoquée dans les discours autour de la guerre en Ukraine.
"Maintenir le tabou nucléaire"
Les puissances nucléaires, dont les plus grandes sont la Russie, les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et la France, ont une "responsabilité particulière" dans la non-prolifération des armes nucléaires, a également estimé Jørgen Watne Frydnes.
"Le prix cette année est un prix qui met l'accent sur la nécessité de maintenir le tabou nucléaire. Et nous avons tous une responsabilité (pour le faire), en particulier les puissances nucléaires."