Les États-Unis et le Danemark suspectés d'avoir espionné des personnalités de quatre États alliés
Lundi, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont demandé aux Etats-Unis et au Danemark de s’expliquer. Ces deux pays sont suspectés d’avoir espionné des personnalités de quatre états alliés.
C’est la télévision danoise qui a fait ces révélations dimanche soir, au bout d’une enquête de plusieurs mois. Au moins jusqu’en 2014, les Etats-Unis se sont servis des câbles sous-marins danois pour espionner des responsables français, allemands, suédois et norvégiens.
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Les renseignements danois étaient complices, c’est certains, mais on ne peut pas affirmer que le gouvernement de Copenhague était au courant. L’ampleur de ces interceptions est hallucinante. Les services américains ont eu accès à des SMS, à des appels, aux recherches internet, aux discussions sur les messageries instantanées, bref à tout et à tout le monde dont Angela Merkel, mais aussi son ancien ministre des Affaires étrangères, le leader de l’opposition allemande, des hauts fonctionnaires français et des responsables politiques dont on ne connaît pas encore l’identité.
Des précédents avec l'affaire Snowden
On savait déjà que les Etats-Unis écoutaient parfois leurs amis, mais on découvre donc aujourd’hui qu’ils ont été aidés par les renseignements d’un Etat membre de l'Union européenne.
On était au courant des pratiques américaines depuis les révélations d’Edward Snowden cet ancien consultant des services secrets américains, aujourd’hui exilé en Russie. En 2013, il avait fait fuiter des documents selon lesquels plus de 70 millions de données téléphoniques de citoyens français avaient été enregistrées.
Des diplomates européens et des chefs d ‘entreprise avaient également été placés sur écoute. Le téléphone d’Angela Merkel était déjà ciblé, à l’aide d’une antenne d’espionnage illégale au cœur de l’ambassade des Etats-Unis à Berlin. Sommé de s’expliquer par les gouvernements français et allemand, Barack Obama avait présenté ses excuses. Son vice-président, à l’époque, s’appelait Joe Biden. Et c’est à lui, aujourd’hui, que les Européens demandent des comptes.