Les sanctions contre la Corée du Nord sont-elles efficaces? "Si elles sont dures ça revient à affamer la population"
Vives tensions entre la Corée du Nord et les Etats-Unis après le tir d'un missile intercontinental de Pyongyang. Mercredi, les Etats-Unis, soutenus par la France, ont réclamé de nouvelles sanctions sur Pyongyang. Ils vont déposer un projet de résolution à l'ONU. La Russie s'y oppose. Moscou, comme la Chine, refusent d'envisager l'option militaire.
Le régime nord-coréen de Kim Jung-Un a lancé mardi, pour la première fois, un missile intercontinental, retombé en mer du Japon. La date n'a pas été choisie au hasard par Pyongyang: le 4 juillet, jour de la fête nationale d'indépendance américaine. "Un cadeau aux salauds d'américains" selon les termes du dirigeant nord-coréen.
En réaction, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont procédé dans la foulée à plusieurs tirs de missiles de courte portée, retombés là-encore en mer du Japon. Nikki Haley, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, a dénoncé une "claire et nette escalade militaire" de la Corée du Nord.
"Donald Trump a l’impression qu’il va pouvoir engranger un premier succès diplomatique"
Mais Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l'IRIS, spécialiste de la Chine et de la Corée du Nord, de nouvelles sanctions, à moins qu'elles soient strictement appliquées, seront sans effet. "A moins que ces sanctions soient extrêmement dures, mais ça reviendrait à affamer la population nord-coréenne, qui n’en a pas besoin… On en revient aux mauvaises habitudes qu’on a prises depuis 1993, et qui ont prouvé qu’elles étaient totalement inefficaces. C’est-à-dire des sanctions qui sont censées bloquer les velléités nord-coréennes et qui ne fonctionnent pas parce que tout le monde ne les applique pas, parce qu’il y a des contournements possibles. Là, est-ce que la Chine va les appliquer un petit mieux ? Attendons un petit peu, mais je pense que l’administration qui est derrière Donald Trump a l’impression qu’ils vont pouvoir engranger un premier succès diplomatique sur cette affaire nord-coréenne".