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Liban: "Tout le monde essaye de fuir", près de 500 morts après les frappes israéliennes

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Après de nombreuses frappes israéliennes ce lundi dans le sud du Liban, le bilan est de près de 500 morts. Les habitants essayent de fuire les bombardements, en rejoignant notamment Beyrouth. La communauté internationale appelle à la désescalade.

Des frappes israéliennes de grande ampleur visant le Hezbollah ont fait 492 morts ce lundi au Liban, et font craindre un embrasement de la région près d'un an après l'attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas. L'armée israélienne a intensifié ses frappes sur les sites du Hezbollah, avec 1.600 cibles visées. Le Hezbollah riposte à son tour avec des tirs de roquettes en direction du nord d'Israël, qui appelle les Libanais à s'éloigner des zones rouges.

Le nouveau ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot, a annoncé ce lundi soir à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU que Paris demandait la convocation d'une "réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine". Face à l'intensification des frappes, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a averti que ce conflit menaçait de plonger le Moyen-Orient dans "une guerre totale" et a dénoncé le fait que les civils "paient un prix intolérable, inacceptable". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se dit "très sérieusement inquiet" du nombre de victimes civiles.

Joe Biden, le président américain, a lui assuré qu'il "travaillait à une désescalade" au Liban. Les Etats-Unis vont envoyer "un petit nombre" d'effectifs militaires supplémentaires au Moyen-Orient en réponse à la montée des tensions régionales.

Des réfugiés à Beyrouth, sous la menace aussi

Dans le sud du Liban, les civils fuient en masse les zones de bombardements. Une vingtaine de kilomètres sépare la ville de Tyr de la frontière israélienne. Et sur place, le bruit des bombes a remplacé celui des vagues... "Il y a des frappes, des avions de guerre, des destructions… Tout le monde essaye de fuir. Nous, on a pris nos affaires et on est partis", raconte Ahmed.

Ils sont des dizaines de milliers, des familles entières, à avoir tout abandonné. Ils fuient vers le nord. Et reviendront-ils un jour dans le Sud? "Seul Dieu le sait. Si c’est possible, nous y retournerons. Mais pour l’instant, personne ne sait où aller", explique Ahmed.

Entassés dans des voitures, sur des routes bouchées... L'exode, avec pour point de chute Beyrouth notamment, où beaucoup, comme Yahya, trouvent refuge dans les écoles. "Certains, comme nous, ont réussi à fuir, confie-t-il. Mais il y a encore beaucoup de gens dans le Sud, y compris mes frères, mes sœurs, et leurs familles. Ils s’en sortiront, j’espère, si Dieu le veut."

Des Libanais à la recherche d'un peu de répit dans la capitale. Mais ici aussi, les raids israéliens opèrent, par exemple ce lundi dans la banlieue sud, assez loin du centre - pour l'instant - et de ses habitants. "Les gens anticipent, explique Mazen. Ils remplissent leurs réservoirs avec du carburant, ils stockent de la nourriture. Ils prennent leurs précautions." Par précaution aussi, ce mardi, tous les établissements scolaires du pays resteront fermés.

LP avec Inès Zeghloul