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Liban: "Vous voyez la mort en face de vous", nouvelles frappes israéliennes et grande inquiétude

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Les civils s'inquiètent ou tentent de fuir le sud du Liban, touché par de nouvelles frappes israéliennes ce lundi 23 septembre au matin.

La situation se dégrade dans le sud du Liban près de la frontière israélienne. L'agence de presse officielle libanaise et des journalistes de l'AFP ont fait état ce lundi de dizaines de frappes israéliennes contre le sud et l'est du Liban, après que Israël a conseillé aux habitants du sud du pays de "s'éloigner des cibles" du mouvement pro-iranien Hezbollah.

L'agence ANI a indiqué que "les avions de guerre ennemis avaient lancé (...) plus de 80 frappes aériennes en une demi-heure", visant des zones du sud du Liban, en même temps que "des raids intenses dans vallée de la Békaa", dans l'est du pays. Les correspondants de l'AFP dans le sud et l'est du pays ont fait état de frappes intenses.

Lundi, l'armée israélienne ajoute que les frappes visant le mouvement islamiste allaient "se poursuivre dans un avenir proche" et que celles-ci seraient "plus importantes et plus précises".

Le puissant Hezbollah pro-iranien a ouvert le 8 octobre 2023 un front contre Israël en "soutien" au Hamas, son allié, jurant de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression" dans la bande de Gaza, où Israël est en guerre contre le mouvement palestinien depuis le 7 octobre.

"Quand il y a des bruits de bombardements, mes filles se cachent aux toilettes"

Au milieu de cette escalade de violences transfrontalières, des civils pris en étau. Certains tentent parfois de fuir. Dimanche, à quelques mètres de chez Hassan par exemple, d'immenses panaches de fumée orange s'échappent dans la nuit. Le bruit des bombes, le sol qui vibre...

"Vous voyez la mort en face de vous", témoigne-t-il au micro de RMC, appeuré.

Cela fait des jours qu'il ne ferme pas l'oeil, pour surtout ne pas quitter du regard ses enfants. "J'ai une fille qui a 8 ans, une autre 5... Elles sont traumatisées, les pauvres", explique-t-il. "Quand il y a des bruits de bombardements, elles se cachent aux toilettes".

"Elles me disent: 'Papa, on en a marre, pourquoi tu nous laisses ici, pourquoi on est encore ici?'".

Au téléphone, sa voix chancèle, se brise, exténué moralement et physiquement. "Si la guerre se déclenche, je ne sais pas où on va partir. On n'a pas d'autre maison. Si j'ai l'occasion de partir, je pars", concède-t-il.

Les civils au milieu des attaques dans le sud Liban
Les civils au milieu des attaques dans le sud Liban
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Cette occasion de fuir, Imane l'a saisie, réfugiée depuis deux jours à Beyrouth. "Heureusement que j'ai quelques amis qui m'accueillent", souffle-t-elle, réclamant une aide pour les Libanais du sud. Une chambre dans la capitale, assez grande si possible, pour que ses parents, frères et soeurs la rejoignent, eux qui sont restés dans le sud.

Inès Zeghloul et AFP (édité par J.A.)