Maladies mentales, pénuries d'eau... Dans quel état sera le monde en 2040? Le rapport qui inquiète
C’est une tradition aux Etats-Unis: quelques mois après chaque élection présidentielle, les services de renseignement transmettent au nouvel élu un document de plusieurs dizaines de pages pour se projeter à 15 ou 20 ans. Et pour vous le dire en toute sincérité, 2040, ça ne fait pas rêver:
"Au cours des deux prochaines décennies, l’intensité de la concurrence pour l’influence mondiale devrait atteindre son plus haut niveau depuis la guerre froide"
Evidemment, c’est le sort de la planète qui apparait le plus inquiétant. Les services prévoient de vives tensions causées par une pénurie d’eau, un accroissement de la pauvreté dans les pays qui vivent de l’agriculture pluviale, à cause de la sécheresse.
IA, maladies mentales
Les conséquences de l’épidémie sont évoquées, avec une augmentation à craindre des maladies mentales à travers le monde: leur coût pour les états pourrait s’élever dans les 20 prochaines années à 13.000 milliards d’euros.
Quant au progrès technologique, il est autant promu que redouté par le renseignement américain: si l’intelligence artificielle permettra de développer des transports plus sûrs et des soins moins chers, elle offrira aussi "la possibilité aux terroristes de mener des attaques à distance de grande envergure".
Est-ce que leurs précédentes prédictions se sont révélées exactes?
J’aimerais beaucoup vous dire non. Mais en fait, ils ont plutôt le nez creux. Prenons le rapport de 2004, remis à George Bush après sa réélection, et qui prédisait le monde de 2020. Essentiellement consacré au terrorisme, il mettait en garde contre l’apparition d’un "nouveau califat qui succèderait à Al Qaida", et qui pourrait avoir un territoire unique. Cela ressemble quand même beaucoup à Daech, qui a émergé quelques années plus tard.
Le texte imaginait aussi, je cite, "des convulsions politiques causées par la mondialisation libérale", cela peut faire écho aux printemps arabes de 2011. Il annonçait par ailleurs un appauvrissement des classes moyennes dans les pays les plus développés, et c’est arrivé, comme le démontre un rapport de l’institut Montaigne publié en 2019.
Enfin, dernier exemple frappant, le rapport qu’avait reçu Barack Obama en entamant son deuxième mandat en 2009 évoquait, avant 2025, le surgissement d’une pandémie depuis l’extrême orient.