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Mali: "L’attente principale de ces élections c’est de retrouver un pays en paix"

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Le premier tour de l’élection présidentielle au Mali se joue ce dimanche.

Plus de huit millions de Maliens sont appelés aux urnes ce dimanche. Ils vont devoir choisir entre reconduire le président Ibrahim Boubacar Keïta, élu en 2013 après l'intervention internationale contre les djihadistes, ou accorder leur faveur à un de ses 23 concurrents dont le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé.

La menace djihadiste

La communauté internationale, présente militairement avec la Mission de l'ONU (Minusma) et la force française Barkhane, attend de cette élection une relance de l'application de l'accord de paix signé en mai-juin 2015 entre le camp gouvernemental et l'ex-rébellion à dominante touareg, application qui accumule les retards.

Malgré cet accord, les violences djihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

Pour les maliens comme pour la communauté internationale la sécurité et la paix constituent donc le défi majeur de cette élection présidentielle. Dont la campagne qui s'est achevée vendredi a été largement émaillés d'incidents et de soupçons de fraude.

"Le premier défi est un défi sécuritaire"

Pour André Bourgeot, chercheur au CNRS et spécialiste du Sahel et du Mali, l'enjeu de cette élection est la sécurité dans un pays où les forces armées internationales n'ont pas pu tout régler notamment le problème djihadiste.

"Le premier défi est un défi sécuritaire. L’opération de Minusma internationale de l’ONU, l’opération militaire française Barkhane et les forces armées maliennes n’ont pas réussies à éradiquer voire même simplement à enrayer les interventions de ces groupes salafistes djihadistes donc c’est le défi majeur. Et ce défi majeur, ne passe pas nécessairement par une solution militaire. Je doute fort que ce soit un succès".

"Pouvoir se déplacer dans le pays en toute sécurité, ne pas être sous cette pression constante"

Pour Thierry, expatrié français qui tient un restaurant à Bamako la grande attente des maliens autour de cette élection c'est le retour de la paix.

"C’est un pays où il y a des poches d’insécurité. L’attente principale de ces élections c’est de retrouver un pays en paix, ça c’est clair. De pouvoir se déplacer dans le pays en toute sécurité, ne pas être sous cette pression constante. Il n’y a pas eu d’incidents. Je ne sais pas si ça va arriver entre les deux tours parce que en général, la tension elle monte après le premier tour mais pour l’instant, il n’y a eu aucun problème".

Selon la loi électorale, les résultats provisoires doivent être proclamés "dans les cinq jours qui suivent la date du scrutin", soit le 3 août, dernier délai.

Jean-Baptiste Bourgeon