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Migrants: plus de 175.000 sauvetages en Méditerranée depuis 2015, assurent les ONG

Des migrants originaires d'Afrique subsaharienne sont assis dans une embarcation de fortune en mer Méditerranée, au large de la ville de Sfax, au centre de la Tunisie, le 4 octobre 2022.

Des migrants originaires d'Afrique subsaharienne sont assis dans une embarcation de fortune en mer Méditerranée, au large de la ville de Sfax, au centre de la Tunisie, le 4 octobre 2022. - FETHI BELAID / AFP

Depuis 2015, les ONG de sauvetage en mer ont secouru plus de 175.000 migrants en Méditerranée, ont annoncé plusieurs organisations humanitaires allemandes. Dix des 21 ONG actives dans la zone sont allemandes. Elles appellent les États à assumer enfin leurs responsabilités face à cette crise sur l'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

Les ONG de sauvetage en mer ont secouru plus de 175.000 migrants en Méditerranée depuis 10 ans, ont indiqué mercredi plusieurs organisations humanitaires allemandes qui ont exhorté les États "à enfin prendre leurs responsabilités".

Sur les 21 ONG participant à la flotte de sauvetage civile en Méditerranée centrale, l'une des routes migratoires les plus mortelles au monde, 10 sont allemandes et ont dressé un bilan de leur travail depuis 2015, année d'un afflux de réfugiés syriens vers l'Europe.

Ces organisations humanitaires "sont financées par des dons et soutenues par une large base sociale, mais la pression sur nous augmente", a alerté Mirka Schäfer, porte-parole de SOS Humanity.

"Malgré tous les obstacles", notamment l'inaction gouvernementale dénoncée, "le soutien de la société au sauvetage civil en mer est resté intact", a ajouté Sandra Bils de United4Rescue, citant le soutien constant de villes, de syndicats, de crèches, mais aussi d'entreprises.

"L'une des routes de migration les plus dangereuses au monde"

Néanmoins, depuis 10 ans, plus de 20.800 personnes, dont 3.500 enfants, sont décédées ou ont disparu en Méditerranée centrale d'après les Nations unies, et les chiffres pourrait être nettement plus importants selon les humanitaires.

Cette zone qui relie le Nord de l'Afrique à l'Italie et Malte "reste l'une des routes de migration les plus dangereuses au monde", a ajouté Mme Schäfer, en dépit des ONG qui y déploient 15 bateaux de sauvetage, sept voiliers et quatre avions.

Mirka Schäfer demande aux États membres de l'UE "d'enfin prendre leurs responsabilités" et d'organiser un programme de sauvetage commun. Actuellement, ceux-ci "laissent sciemment des milliers de personnes se noyer ou être emmenées dans des camps de torture" en Libye, en ignorant les appels de détresse et en entravant le travail des équipes de sauvetage civiles, dénonce-t-elle.

Berlin, comme les autres capitales, doit aussi "créer des voies migratoires sûres et légales et ne pas continuer à les démanteler", sans quoi les renvois se poursuivront, a réclamé Giulia Messmer, porte-parole de Sea Watch. Selon le décompte des ONG réalisé depuis 2015, 336.000 personnes ont ainsi été renvoyées illégalement en Libye et en Tunisie.

Concrètement, les humanitaires recommandent à l'UE de s'inspirer de "Mare Nostrum", vaste opération de sauvetage de la marine italienne entre 2013 et 2014. A l'image de l'Allemagne, les gouvernements européens ne cessent de durcir leur politique migratoire, dans un contexte de poussée de la droite et de l'extrême droite à travers le continent.

C.A avec AFP