RMC

Mistral: "On va enfin pouvoir expliquer à nos concitoyens ce qui se passe en Ukraine"

Un accord a été trouvé sur les navires Mistral

Un accord a été trouvé sur les navires Mistral - AFP

La France et la Russie sont finalement parvenues à un accord sur l'épineux dossier des navires Mistral: Paris en récupérera la "pleine propriété" après avoir "intégralement" remboursé Moscou. Un accord qui va enfin pouvoir (re)donner à la France sa liberté de parole espère Bernard Grua, porte-parole du collectif "No Mistral for Putin".

C'est la fin d'un feuilleton qui a débuté il y a presque 5 ans. Ce mercredi, François Hollande et Vladimir Poutine sont parvenus à un accord sur les navires Mistral entreposés à Saint-Nazaire. La France va garder la propriété de ses Mistrals, qui ont pourtant été conçus pour des Russes, et va rembourser "intégralement" Moscou. De plus, les équipements russes installés sur les bâtiments seront restitués.

"Une guerre organisée par la Russie"

Ce contentieux entre la France et la Russie avait placé la présidence française dans une situation inconfortable, tiraillée entre les intérêts économiques en jeu et sa volonté de pousser la Russie à infléchir sa position dans la crise ukrainienne. Cet accord est donc une "bonne nouvelle" pour Bernard Grua, porte-parole du collectif "No Mistral for Putin", qui s'oppose depuis le début à la vente des Mistral.

"Enfin on casse le contrat Mistral, se réjouit-il sur RMC. Cela va libérer la parole de la France et on va enfin pouvoir expliquer à nos concitoyens ce qui se passe dans le Donbass (la partie est de l'Ukraine, ndlr). A savoir que la guerre qui se déroule là-bas est une guerre encadrée, organisée par la Russie avec l'aide de supplétifs locaux".

"La Russie de Poutine ne respecte pas le droit international"

"On a aussi ce qui s'est passé en Géorgie, l'occupation militaire de la Crimée au mépris de tous les éléments signés par la Russie, ajoute-t-il. On a aussi une pression de plus en plus forte de Moscou sur les pays scandinaves en termes de violation de leur espace aérien et maritime". En définitive, Bernard Grua affirme que "depuis 2007, la Russie de Vladimir Poutine s'est engagée dans une politique extérieure extrêmement agressive, qui ne respecte pas le droit international. Et ça, il va enfin falloir le dire".

Pour rappel, le contrat avait été signé en 2011, sous le gouvernement de Nicolas Sarkozy, et prévoyait la livraison de deux Mistrals pour un montant évalué à 1,2 milliard d'euros. L'accord trouvé met fin à huit mois d'intenses négociations entre Paris et Moscou sur la non-livraison de ces deux bâtiments de guerre. Le premier, le Vladivostok, devait être initialement remis à Moscou à la mi-novembre 2014, et le second, le Sébastopol, devait théoriquement être livré à la Russie à l'automne 2015.

Maxime Ricard avec Anaïs Denet