Nicolas Sarkozy en garde à vue: "Une accélération judiciaire qui laisse supposer qu'il y a de nouveaux éléments"
Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi matin dans le cadre de l'enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. C'est la première fois que l'ancien président est en garde à vue depuis le début de l'information judiciaire ouverte en 2013. Ce qui veut dire que les enquêteurs estiment avoir des éléments plausibles sur une implication de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des soupçons de financements libyens pour sa campagne présidentielle de 2007.
Le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi travaille depuis des années sur cette affaire et croit au dévoilement de nouveaux éléments:
"Il y a une accélération judiciaire qui peut en effet laisser supposer qu'il y a de nouveaux éléments et que Sarkozy va devoir répondre à de très nombreuses questions sur ce scandale d'Etat puisqu'aux soupçons de corruption s'ajoutent une guerre dont on peut questionner aujourd'hui les volontés et les prémisses en mars 2011. La justice, et plus précisément le bureau du procureur de Tripoli, s'est mis en relation avec la justice française, ce qui laisse penser que des informations ont été livrées par un certain nombre de dignitaires libyens et non des moindres. On peut penser à l'ancien Premier ministre qui est celui qui a supervisé les opérations de financement ou Abdallah Senoussi qui était le chef du renseignement militaire et beau-frère de Kadhafi".
"Le récit de la possible corruption d'une démocratie"
Selon Fabrice Arfi co-auteur d'un livre sur cette affaire, Avec les compliments du guide, cette accélération judiciaire intervient parce que les langues commencent à se délier, 11 ans après la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007: "On découvre que 11 ans après cette campagne présidentielle et de nombreuses affaires et au-delà de la campagne présidentielle du clan de Nicolas Sarkozy, je crois que l'on peut dire qu'il y a un système de prévarication aux allures corruptives assez inédites dans l'histoire de la Ve République, a fortiori à la faveur d'une affaire libyenne qui est quand même le récit de la possible corruption d'une démocratie par une épouvantable dictature", a-t-il expliqué sur RMC.
Brice Hortefeux, un très proche de Nicolas Sarkozy qui fut ministre durant son quinquennat, est pour sa part entendu en audition libre depuis mardi matin, selon une source proche du dossier.