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Nouvelle tentative d'assassinat contre Donald Trump: un tournant dans la campagne?

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Donald Trump a de nouveau été la cible d'une "tentative d'assassinat", selon le FBI. Un possible tournant dans une campagne présidentielle américaine toujours plus violente.

Pour de nombreux acteurs et commentateurs politiques américains, la possible tentative d’assassinat de Donald Trump dimanche est un tournant dans la campagne. Parce qu’il nous dit quelque chose de l’état de fracturation des Etats-Unis. Parce que Donald Trump compte bien surfer sur cette actualité, d'où bien sûr la rapidité et la fermeté de la condamnation de Joe Biden comme de Kamala Harris. "La violence n’a pas sa place en Amérique", ont-ils commenté.

Alors que dans le même temps, Elon Musk, fervent soutien de Donald Trump, oscille plutôt entre complotisme et appel à la violence. Il interrogeait dans un tweet le fait que son candidat ait déjà connu deux tentatives d’assassinat, alors que Joe Biden et Kamala Harris aucune. Sous pression, il a fini par supprimer un message que la Maison Blanche a qualifié "d’irresponsable".

Violence de la culture politique américaine

Pas d’unanimité dans la réaction à l’information, c’est bien un fait de cette campagne inédite. Donald Trump lui-même s’est retourné contre le camp démocrate. Il dénonce la rhétorique de Kamala Harris et de Joe Biden. La "gauche communiste" dit-il et son "langage hautement inflammatoire". Joe Biden a répondu, sèchement: "J'ai toujours condamné la violence politique. Je la condamnerai toujours".

Une violence pourtant bien installée dans cette campagne, et dans la culture politique américaine aussi. Donald Trump ajoute son nom à une liste de personnalités politiques "visées": Theodore Roosevelt, Ronald Reagan, Gerald Ford, victimes seulement de "tentatives" contrairement à Abraham Lincoln et JF Kennedy.

Le "Trump nouveau" est terminé

Donald Trump était déjà ciblé il y a quelques semaines, en juillet. A l’époque, il avait fait preuve d’un discours rassembleur. On parlait même d’un nouveau Trump, pendant quelques heures, quelques jours. Joe Biden était encore candidat. Et c’est vrai que ce dernier avait regretté avoir appelé à "cibler" son adversaire cet été.

Aujourd’hui, de ce "Trump Nouveau", il ne reste que son image, le poing levé, l’oreille en sang. Cette fois-ci, il s’installe en rempart, en sauveur. "Je ne me rendrai jamais", écrit-il dans un message… de collecte de fonds. Il surfe sur cette actualité, il veut aussi la faire fructifier.

Au sujet des démocrates, il ajoute: "Ce sont des gens qui veulent détruire notre pays. L’ennemi de l’intérieur. C’est eux la véritable menace".

Dans un édito du New York Times lundi, on pouvait lire: "Cette tentative d’assassinat prouve à quel point le paysage politique américain est façonné par une colère que Trump entretient et reçoit en retour".

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Expliquez-nous par Matthieu Belliard : Trump, un tournant dans la campagne ? - 17/09
3:23

Une autre problématique vient agiter le débat public américain: le Secret Service, la protection des personnalités. Et c’était déjà un sujet en juillet. Après la première tentative d’assassinat, la directrice du Secret Service a été poussée à la démission. Lundi, Joe Biden déclarait que le "Secret Service a besoin d’aide". Vous connaissez ces hommes et femmes en costume noir, lunettes de soleil. Ils organisent et sécurisent les déplacements: vitres blindées, chiens de recherche, protection rapprochée des présidents, vice-présidents, anciens présidents…

La réponse du directeur intérimaire du Secret Service ne s’est pas fait attendre. Il estime que Donald Trump sait qu’il bénéficie d’une niveau de protection de haut niveau. Et donc que ce qui s’est passé ce weekend, c’est la preuve que la protection fonctionne.

Matthieu Belliard (édité par J.A.)