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Offensive militaire turque contre une milice kurde: les déclarations surréalistes de Donald Trump sur la Seconde Guerre mondiale

Déclaration surréaliste de Donald Trump cette nuit aux Etats-Unis. Le président américain s’en est pris à la Turquie qui a lancé une offensive contre les Kurdes en Syrie… mais il s'en est aussi pris aux Kurdes eux-mêmes.

On n'est pas à une contradiction près. Donald Trump l’assure, il "aime" les Kurdes. Il faut dire qu’ils ont largement aidé la coalition internationale à combattre l’organisation Etat Islamique en Syrie.

"Nous aimons les Kurdes, mais il est temps pour nous de ramener nos soldats à la maison"

Mais quand il s’agit de les aider face à l’offensive militaire lancée par les Turcs ce mercredi soir, Donald Trump avance plusieurs arguments.

L'un de ses arguments fait notamment référence à la Seconde guerre mondiale: "Les Kurdes se battent pour leur terre, il faut que vous compreniez. Quelqu’un a écrit un très très bon article à ce sujet. Ils ne nous ont pas aidés pendant la Seconde guerre mondiale. Le débarquement en Normandie, par exemple. Nous avons dépensé énormément d'argent pour aider les Kurdes, que ce soit en munitions, en armes, ou en argent. Cela étant dit, nous aimons les Kurdes, mais il est temps pour nous de ramener nos soldats à la maison".

"Ce sont des citoyens français, allemands, ils ne viennent pas des Etats-Unis"

Le président américain affirme s'appuyer sur un article "très puissant", vraisemblablement publié par le site internet conservateur Townhall. Il a également été interrogé sur la situation des combattants jihadistes arrêtés et fait prisonniers par ces mêmes Kurdes: ce n’est évidemment plus la priorité des Kurdes… tant pis, fait comprendre Donald Trump.

"Ils vont fuir vers l’Europe, ils veulent rentrer chez eux. L’Europe n’a pas voulu récupérer ses prisonniers, on avait proposé qu’ils les récupèrent. Ils auraient pu les traduire en justice, en faire ce qu’ils veulent. Nous avons capturé des milliers de combattants et des dizaines de milliers de proches. Certains sont très très méchants, ce sont des citoyens français, allemands, ils ne viennent pas des Etats-Unis mais j’espère peut-être que les Kurdes ou la Turquie feront quelque chose".

Il s’adresse donc à la Turquie et demande à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan d’agir de manière "rationnelle" et aussi "humaine" que possible en Syrie: "S'il le fait de manière injuste, il paiera un énorme prix économique", a-t-il mis en garde. "J'anéantirai leur économie si cela arrive".

Quentin Vinet (avec Caroline Petit)