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"On a compris que c'était joué très vite": les cardinaux racontent l'élection du pape Léon XIV

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Certains cardinaux délivrent désormais quelques détails sur les coulisses du conclave, qui a fait élire jeudi l'Américain Robert Francis Prevost, devenu le pape Léon XIV. L'archévêque d'Alger relate auprès de RMC une "évidence" au fur et à mesure des scrutins.

Au son des cloches de la basilique Saint-Pierre, les langues se délient au Vatican, qui a retrouvé un "bon pape, élu facilement", à l'issue du conclave qui a duré à peine 24 heures et qui a fait élire le 8 mai l'Américain Robert Francis Prevost, devenu Léon XIV. "On a compris que c’était joué très très tôt, très très vite. Il y a bien des différences de sensibilités entre nous mais à un moment, c’est une évidence que c’est lui et là, pas de camps: de la joie sur tous les visages, pas de perdants mais des hyper gagnants", relate auprès de RMC le cardinal Jean-Paul Vesco.

Plus que l’expérience du cardinal Prévost, ce sont ses qualités humaines qui auraient joué en la faveur de l'Américain et fait de lui Léon XIV, à en croire l'archéveque d'Alger. "Je pense que le critère humain était vraiment important, c’est la façon dont les personnes qui ont travaillé avec lui travaillent bien avec lui. C’est un homme qui travaille en équipe, un homme de terrain mais qui sait écouter, décider. C’est cette qualité-là qui a été première", explique ainsi Jean-Paul Vesco.

"Digérer cette expérience"

Un critère essentiel pour des cardinaux qui se connaissent peu et pour qui ce conclave était le premier, à l'instar de l'archévêque de Québec, Gérard Cyprien Lacroix. "J’aurai besoin de beaucoup de temps pour digérer cette expérience", assure-t-il auprès de RMC. "On était détendus entre nous, en se disant tranquillement que nous devions faire les choses bien pour nos bons catholiques. Si je devais résumer, je dirais que c’était comme un incubateur : on a donné vie à un pape", a résumé auprès du Parisien le cardinal français François-Xavier Bustillo.

L'archévêque de Québec évoque également les parlementations puis le silence lors des votes puis les applaudissements et le premier discours du pape au balcon. "Cet homme d’apparence plus timide que d’autres est ressorti avec une joie et une prise de parole, même si on ne comprenait pas tout parce qu’il y avait pas un bon système de son à l’arrière, on voyait la foule régir et on se disait 'il doit dire quelques chose de beau'', s'amuse-t-il.

Un dîner "festif" le soir de l'élection

Les fenêtres se ferment ensuite pour un dernier dîner à huis clos. "C’était très festif évidemment ! Il était là avec nous, on partageait, il a fait le tour des tables, on a pris quelques photos avec lui. On a fini avec un mousseux avec le dessert", poursuit le Canadien, qui a remercié le nouveau souverain pontife d’avoir accepté ce "fardeau" pour "servir l’Eglise". "On était tous à Sainte-Marthe, on a eu un bon dîner, sympathique et détendu" autour d'"un repas italien" avec "des pâtes, de la viande", a aussi décrit Mgr Bustillo.

Léon XIV, premier pape américain de l'Histoire, a déploré le recul de la foi vendredi lors d'une première messe dans la droite ligne de son prédecesseur François.  Léon XIV, qui portait des chaussures noires comme François et non rouges comme le veut la tradition papale, a également déploré "les contextes où Jésus, bien qu'apprécié en tant qu'homme, est réduit à une sorte de leader charismatique ou de surhomme". La messe d'inauguration de son pontificat aura lieu dimanche place Saint-Pierre où il tiendra trois jours plus tard, le mercredi 21 mai, sa première audience générale.

Marion Gauthier avec Léo Manson