“On est encore traumatisés”: un Franco-Palestinien qui a fui Gaza avec sa famille témoigne

Les négociations entre Israel et le Hamas sont dans leur "phase finale" a déclaré mardi 21 novembre le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateur dans ce dossier.
"Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord", a fait savoir Majed Al-Ansari.
Cet accord entre Israel et le Hamas, en guerre depuis le 7 octobre dernier, prévoit de libérer les 240 otages aux mains des mouvements islamistes palestiniens dans la bande de Gaza contre une trêve des bombardements et des raids israéliens dans l'enclave palestiniens.
Alors que 1.200 israéliens, en majorité des civils, sont morts dans l'attaque terroriste du 7 octobre, plus de 13.300 palestiniens ont été tués, selon le gouvernement du Hamas.
RMC a pu rencontrer un Franco-Palestinien, qui a fui la bande de Gaza avec sa femme et ses trois enfants de 6 ans. Il est arrivé en France il y a quelques jours.
"C'est très difficile, on ne réalise pas"
Avec sa femme et ses trois enfants, Jehad Abu Hassan, se serre dans un petit 3 pièces, en banlieue de Bordeaux. S’il est désormais à l'abri, il reste traumatisé par ces 30 jours de guerre vécus à Gaza.
“On est encore traumatisés. Quand on est arrivés, un de mes enfants m’a demandé s’il allait y avoir des bombardements sur l’hôtel. C’est très difficile, on ne réalise pas qu’on s’en est sorti. On a l’impression de vivre dans une autre réalité”, témoigne-t-il au micro de RMC.
Le reste de sa famille est encore sur place. Il est d’ailleurs sans nouvelle d'une de ses sœurs, bloquée dans la partie nord de l'enclave palestinienne, encerclée par l'armée israélienne. Jehad n'a qu'un souhait: que les négociations aboutissent à une trêve.
“Je pense que c’est la première chose à faire, avoir une trêve humanitaire. C'est la population civile qui paye le lourd tribut. Ensuite, un cessez-le-feu, ce serait l’idéal. La seule solution au problème, c'est la paix entre les deux peuples, une justice, et une reconnaissance mutuelle des deux, pour vivre en paix".
Une seule solution: la paix
Jehad Abu Hassan, qui travaille pour l'ONG française Première-Urgence-Internationale, se projette déjà dans l'après-guerre. Il veut absolument participer à la reconstruction de Gaza.
“Dès que je peux, j’aimerais repartir travailler. Je pense que cela serait plutôt au Caire, si c’est possible. C'est là où on pourra approvisionner Gaza et continuer nos activités. J'ai envie de faire quelque chose, de travailler dans mon métier, d’être utile à Gaza, comme je le fais depuis 23 ans”, conclut-il.
La tache s'annonce immense: selon l'ONU plus d'un immeuble sur deux à Gaza est détruit ou endommagé.