"On n'a pas encore vu le dernier acte": les réactions après la rébellion avortée en Russie

Les forces du groupe paramilitaire Wagner se sont repliées dimanche en Russie, mettant un terme à la rébellion lancée par leur chef Evguéni Prigojine qui a fait trembler le Kremlin et révélé, aux yeux des Occidentaux, "fissures" et "divisions" dans le camp de Vladimir Poutine.
Dans une interview accordée à nos confrères du journal La Provence, Emmanuel Macron s'est exprimé sur la rébellion de Wagner qui a eu lieu ce week-end. Après quasiment 48h de silence, sans doute par prudence, Emmanuel Macron prend la parole et voit dans les évènements en Russie l'illustration "des divisions qui existent au sein du camp russe".
Le chef de l'Etat français a indiqué avoir "suivi les événements heure par heure, en lien avec les principaux partenaires de la France", en soulignant une "situation qui reste évolutive".
Il a multiplié les coups de fils, notamment avec Biden
Il y voit aussi une fragilité des armées et des forces auxiliaires, c'est à dire Wagner. "Division" et "fragilité", voilà donc les principales failles qu'il pointe. Pour autant il n'évoque- du moins pour l'instant- les conséquences potentielles de cette rébellion sur la guerre en Ukraine.
Pense-t-il que la Russie est durablement affaiblie ? On ne le sait pas, le président français se contentant d'appeller à être très vigilant face aux évolutions possibles.
Tout le week-end il a multiplié les coups de fil notamment avec président Américain Joe Biden, mais aussi avec les chefs de gouvernement allemands et britaniques. La France qui, comme les autres Etats occidentaux, renouvelle son soutien aux Ukrainiens.
"Tout cela doit nous rendre très vigilants et justifie pleinement le soutien que nous apportons aux Ukrainiens dans leur résistance", a ajouté le président de la République.
Les USA estiment qu'on n'a "pas encore vu le dernier acte", la Chine au soutien de Poutine
Dimanche, les Etats-Unis ont estimé que la mutinerie avortée a défié l'autorité du président russe Vladimir Poutine, révélant des "fissures" au plus haut niveau de l'Etat et l'obligeant "à défendre" Moscou, selon les mots du secrétaire d'Etat Antony Blinken.
"On n'a pas encore vu le dernier acte", a-t-il dit mais "le fait que vous ayez quelqu'un de l'intérieur remettant en cause l'autorité de Poutine et questionnant directement les raisons pour lesquelles il a lancé cette agression de l'Ukraine, c'est en soi quelque chose de très puissant".
Pour un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, "Prigojine a humilié Poutine/l'Etat et a montré qu'il n'y a plus de monopole de la violence".
Affaibli aux yeux de Occidentaux, le régime russe a toutefois pu compter dimanche sur le soutien de Pékin. "En tant que voisin amical et partenaire stratégique, la Chine soutient la Russie dans ses efforts pour protéger la stabilité du pays", a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères, qualifiant la mutinerie "d'affaire intérieure".