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"On réclame des écoles et des hôpitaux": que se passe-t-il au Maroc, où la colère des jeunes gronde?

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La colère de la jeunesse gronde au Maroc. Le mouvement de contestation a pris de l'ampleur et réclame désormais la démission du gouvernement. Depuis près d'une semaine maintenant, les jeunes marocains descendent sans répit dans les rues à Casablanca, Agadir et Marrakech pour dénoncer le manque de justice sociale. Des manifestations très réprimées.

De nouvelles manifestations ont eu lieu jeudi au Maroc à Casablanca, Marrakech, ou encore Agadir. Depuis samedi, le pays est secoué par de vives protestations d'une partie de la jeunesse qui réclame de meilleurs services de santé et d'éducation notamment.

Les rassemblements se sont déroulés dans le calme, le collectif à l'origine de cette contestation avait appelé les manifestants "à respecter le caractère pacifique" du mouvement. La nuit précédente, des violences avaient éclaté dans plusieurs villes du royaume. Trois personnes ont été tuées par des gendarmes.

"Liberté, dignité, justice sociale", c’est le slogan d'une jeunesse marocaine dans la rue. Elle s'est d'abord rassemblée sur le réseau social Discord, puis dans les grandes villes et les périphéries avec des revendications claires.

“On réclame des écoles et des hôpitaux. Ce qu’on demande ce n’est pas impossible. Ce sont des nécessités au Maroc, comment les autorités ne les comprennent-elles pas”, appuie une jeune femme.

Déjà plus de 400 manifestants arrêtés

Mi-septembre, un drame met le feu aux poudres. Huit femmes enceintes sont mortes dans un hôpital public à Agadir. Le symbole de services publics en grandes difficultés selon Mehdi Alioua, sociologue marocain. “La santé coûte cher. À l'hôpital, il manque beaucoup de choses. Il y a des écoles d’une qualité terrible”, pointe-t-il.

Dans le même temps, le Maroc s'apprête à accueillir la coupe d'Afrique des Nations fin décembre. Six stades rénovés pour 900 millions d’euros. De quoi encore faire grandir le sentiment d'injustice.

“Les très riches montrent leur petit paradis à eux et essayent de cacher la misère comme si on pouvait la mettre sous le tapis. Mais ça ne fait pas bon ménage, ça fait des étincelles”, dénonce le sociologue.

Cela se traduit à certains endroits par des violences, durement réprimées par les forces de l'ordre. Plus de 400 manifestants ont déjà été arrêtés. Le collectif, lui, continue d'appeler au pacifisme dans les cortèges.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours