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Pourquoi une partie de dames a failli provoquer un incident diplomatique entre Russes et Polonais

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Depuis  décembre 2022, les athlètes russes sont interdits de concourir sous leurs couleurs à tout compétition internationale.

Il est fragile l’équilibre du monde et il tient parfois à un échiquier, un drapeau, et deux joueuses. L’histoire commence quand s’affrontent une russe et une polonaise aux très sérieux championnats du monde de dames. L’épreuve se déroule à Varsovie, c’est la quatrième manche de la finale, silence de plomb, regards de glace, les deux joueuses sont concentrées.

Et soudain débarque un membre de l’organisation du tournoi, on le voit clairement décrocher le drapeau de la table de la joueuse russe. Celle-ci met un peu de temps à s’en apercevoir, semble troublée et finit par s’incliner. “Grossière erreur”, s’est ému le président du comité olympique russe. Le porte-parole du Kremlin s’est lui aussi exprimé: “c’est pour ça que notre joueuse a perdu”, a-t-il dit. La Pologne a dû présenter des excuses, tout cela dans un contexte déjà tendu entre les deux pays, puisque le gouvernement de Varsovie est un allié fidèle des Américains, et que cinq diplomates polonais ont été renvoyés de Moscou la semaine dernière.

Mais alors pourquoi avoir décroché ce drapeau ?

Jusqu’en décembre 2022, les athlètes russes sont interdits de concourir sous leurs couleurs à toute compétition internationale, et le jeu de dames n’échappe pas à cette règle. C’est une décision de l’agence mondiale antidopage, dont une enquête a démontré que les autorités russes manipulaient les données du laboratoire de Moscou dans le but de dissimuler un programme de dopage d’Etat. La Russie est donc suspendue.

Cela veut dire qu’il n’y aura pas d’athlètes russes aux JO de Tokyo dans deux mois et demi?

Non, cela veut dire qu’ils ne pourront pas participer en tant qu'athlètes russes, mais ils seront sous bannière neutre, à condition de n’avoir jamais été sanctionné pour dopage. Concrètement, en cas de médaille, le drapeau russe ne sera pas hissé, ni l’hymne joué. C’est une façon de sanctionner le pays symboliquement, mais pas ses sportifs. Ce sera la même chose l’an prochain, à Pékin, pour les JO d’hiver 2022. 

Louis Amar