Présidentielle au Brésil: qui est Jair Bolsonaro, le candidat d'extrême-droite arrivé en tête?
"Nous sommes en train d'élire un homme honnête!" clame une partisane du candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro. Comme elle, les Brésiliens ont voté en masse pour lui dimanche, portés par l'espoir d'un changement dans ce pays en crise.
Jair Bolsonaro arrive en tête du premier tour de la présidentielle au Brésil avec 48,12% des voix, selon des premiers résultats partiels, et affrontera au deuxième tour le candidat de la gauche, Fernando Haddad (26,9%).
Ce scrutin est notamment marqué par l'envie de "changement" des Brésiliens. Des quartiers chics de Sao Paulo aux favelas de Rio de Janeiro, 147 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes dans ce pays où le vote est obligatoire.
Tous ont exprimé l'espoir que ce scrutin apporte l'"espérance" dans un Brésil rongé par une crise économique et politique aigüe, une violence endémique et d'innombrables scandales de corruption. Pour nombre d'entre eux, le candidat de l'extrême droite, Jair Bolsonaro, 63 ans, est apparu comme l'homme de la situation.
Mais qui est ce candidat qui fait trembler le Brésil? Jair, deuxième prénom: Messias, le messie en Français. Surnom: Bolsomito, le mythe Bolso. 63 ans, catholique fervent, nostalgique assumé de la dictature militaire. Il doit notamment sa notoriété à un coup de poignard dans l’abdomen, en pleine campagne, lors d’un bain de foule. Qu'à cela ne tienne: l’ancien capitaine de l’armée continue de fédérer depuis son lit d’hôpital. Il est tout un symbole: à 63 ans, ce candidat antisystème n'a jamais été condamné pour corruption et dit admirer Donald Trump.
"Je ne vous violerai pas car vous ne le méritez pas. Vous êtes trop laide"
Né de parents italiens, il devient le leader de la protestation contre les salaires trop bas des militaires, en 1986. Sa première signature en politique et une colère qui le mène jusqu’à la députation et quelque 27 ans de mandat.
Ses mots sont devenus alors ses armes: volontiers grossier, sans gêne, populiste, démagogue, homophobe, misogyne. "Je ne vous violerai pas car vous ne le méritez pas. Vous êtes trop laide", lance-t-il un jour à une députée. Ou encore, un autre jour: "Je préfèrerai que mes fils meurent dans un accident plutôt qu’ils soient homosexuels".
Bolsonaro a en tout cas réussi son pari: convaincre une grande parti de l'électorat brésilien, fatigué par les scandales à répétition, entre la corruption et la violence et qui en veut surtout au parti des Travailleurs, au pouvoir depuis 13 ans.
Le duel Bolsonaro-Haddad s'annonce très incertain et bien des choses peuvent se passer d'ici au 28 octobre, dans une campagne qui a déjà réservé d'énormes surprises entre la disqualification de l'ex-président Lula emprisonné pour corruption et l'attentat qui a failli coûter la vie à Jair Bolsonaro le 6 septembre.