QAnon, Proud Boys... Qui sont ces groupes radicaux pro-Trump qui ont envahi le Capitole?

Ils n’étaient pas tous de dangereux militants d'extrême-droite violents. A l’extérieur du Capitole, il y avait beaucoup de casquettes rouges, des militants pro-Trump, convaincus que l'élection a été truquée et donc sincèrement persuadés de venir défendre la démocratie. Ce sont des gens qui viennent majoritairement des zones rurales, ils sont presque exclusivement blancs, ils se sentent déclassés, et culturellement en danger. C’est l’aile dure et populaire de l'électorat de Donald Trump.
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Mais ceux qui sont entrés dans le bâtiment du capitole sont beaucoup plus radicaux. C'est l’aile ultra dure de électorat Trump. Assez facile à identifier tant ils brandissent des symboles et affichent leurs opinions sur leurs tee-shirts.
Le drapeau jaune avec un serpent à sonnette, étendard des militants pro-armes.
Le drapeau confédéré avec 13 étoiles, porté par les suprémacistes blancs et par les nostalgiques de l'esclavagisme.
Le symbole des trois triangles entrelacés, tatoué sur la peau du viking torse nu, que l’on a beaucoup vu. Les trois triangles représentent le Wotanisme, mouvement antisémite et néo-nazi, inspiré par le dieu Wotan dans la mythologie germanique.
On a aussi vu des Proud Boys, qui sont-ils?
Ca veut dire “garçon et fière de l'être”. On les reconnait à leur élégants polos noirs. Ce sont des masculinistes qui dénoncent notamment les excès du féminisme. Leur slogan c’est : nous aimons les armes, nous glorifions les entrepreneurs, nous vénérons la femme au foyer. Ils pratiquent des défilés militaires, le bizutage des nouveaux et ils n’acceptent aucune femme dans leurs rangs.
Leur leader, qui est un américain d’origine cubaine de Floride, Enrique Tarrio, avait été arrêté préventivement lundi à Washington, mais ses fiers garçons étaient bien là dans le Capitole.
Enfin il y a tous ceux qui portaient sur leur teeshirts la lettre Q
C’était les plus nombreux. Les sympathisants du Mouvement Qanon. C’est le mouvement qui monte. Ce sont des conspirationnistes, persuadés que l'État “profond est pourri”, dirigé par des satanistes et des pédophiles, voire des cannibales qui organisent des rapts d’enfants. Le couple Clinton serait au cœur du scandale et Donald Trump serait le seul à combattre ces réseaux diaboliques. D’où les fraudes organisées pour le faire quitter la Maison Blanche avec la complicité des médias gauchistes et menteurs. Je ne caricature pas.
Qui dirige ce mouvement ?
Un anonyme, qui se fait appeler Q. Comme la lettre qui est niveau d’habilitation au secret défense. Parce que cet homme prétend être un haut fonctionnaire qui a accès aux rapports les plus secrets. Q s’exprime sur des forums internet, des milliers et des milliers de messages pour dénoncer les élites corrompues. Il n’a pas été identifié jusqu’à présent.
Quel rapport Donald Trump entretient-il avec ces groupes ?
Des rapports ambigus. Il a eu l’occasion de dire que les partisans du mouvement Q étaient de bons Américains. Et sa belle fille Kimberly Guilfoyle, la fiancée de Donald Trump junior, qui est animatrice de télévision, défend les thèses les plus complotistes. Elle affirme sérieusement que Joe Biden est favorable aux trafics d’enfants. Et Donald Trump ne dénonce pas.
Il ne critique pas non plus les Proud boys qui défilent parfois armés. Lors du premier débat télévisé en septembre il s'était adressé à eux en leur disant : “Restez en retrait mais tenez vous prêts". Une phrase que l’on pouvait lire sur les polos des Proud boys mercredi au capitole. “Tenez vous prêts": ils ont pris le président au mot.
Dans moins de 15 jours, Donald Trump va quitter la présidence, il l’a promis jeudi. Mais tous ces mouvements qui sont nés ou se sont développés sous sa présidence ne vont pas disparaître. Il faudra désormais compter avec une extrême droite américaine implantée durablement. Comme c’est le cas en Europe depuis bien plus longtemps.