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Qui est Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand?

Il sera le premier déplacement à l'étranger du second quinquennat d'Emmanuel Macron. Olaf Scholz a succédé en décembre à Angela Merkel, après 16 ans de règne. Son portrait par Joanna Chabas.

Olaf Scholz est l'homme qui a succédé à Angela Merkel après 16 ans de règne. Ça sa tête ne vous dit surement rien. Cet allemand de 63 ans est chancelier depuis le mois de décembre, membre du parti social-démocrate de gauche, il gouverne en coalition avec les écologistes et les libéraux. Il a été élu sur une promesse de continuité avec Angela Merkel malgré le fait qu’il soit dans l’opposition.

Sa dernière affiche de campagne avait comme slogan: "Il peut être chancelière". Il imitait même le geste iconique d'Angela Merkel et posait comme elle avec ses mains en losanges. Quand on l’accusait d’usurpation, il répondait: "Ce n’est pas mal, pour un homme, d’être comparé à une chancelière qui a réussi."

Pourtant Olaf Scholz, c’est un peu le mal aimé, personne ne l’imaginait devenir chancelier. Personne sauf lui. Il n’arrêtait pas de répéter qu’il allait gagner durant la campagne, même quand son parti était troisième des sondages.

De l'extrême gauche au libéralisme

Olaf Scholz a démarré en politique en étant à l'extrême gauche mais s’est rapproché du libéralisme à mesure que son crâne s’est dégarni. Aujourd’hui à la droite de son parti, il a été le ministre des Finances d’Angela Merkel, très attaché à la rigueur budgétaire, même si au moment du Covid il a mis en place un plan de relance de 400 milliards d’euros. Il a promis de revenir à l’équilibre d’ici dix ans.

Intraitable en négociation, capable de rester debout des heures pour trouver un accord, on le surnomme le “rigoureux”, le “roi Olaf” tellement il aime gouverner seul, ou encore le “scholzomathe”, un jeu de mot entre Scholz et automate, un surnom donné par la presse à force de le voir répondre de manière formatées à leurs questions. Une image d’homme sérieux, qui partage la sobriété d’Angela Merkel. Une image qui lui a permis d’être aux yeux des Allemands l’héritier naturel de la chancelière.

Sa gestion de la crise ukrainienne critiquée

Mais les difficultés sont arrivés dès les premiers mois de son élection. La guerre en Ukraine éclate trois mois après le début de sa chancellerie. Olaf Scholz se retrouve coincé. Il refuse un embargo sur l’énergie russe, tant l’Allemagne est dépendante du gaz russe. Le Chancelier a aussi longtemps hésité à donner des armes à l’Ukraine. Berlin a annoncé seulement fin avril envoyer des chars de type “Guépard”. Une réticence mal vue en Allemagne et à l’international. Un ambassadeur Ukrainien l’a même traité de “boudin susceptible" lorsqu’Olaf Scholz a exclu de rencontrer Volodimir Zelensky à Kiev.

Mais le chancelier, qui prend la tête du G7 pour l’année, organise une visioconférence entre les sept puissances aujourd’hui, consacrée à la guerre en Ukraine. Volodimir Zelensky y participera. Olaf Scholz espère en profiter pour faire taire les critiques qui dénoncent un chancelier en manque d’empathie avec le peuple ukrainien.

Joanna Chabas