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Réélection de Nicolas Maduro au Venezuela: "Il devra gérer les pénuries dans un pays asphyxié"

Réélection de Nicolas Maduro au Venezuela: "Il devra gérer les pénuries dans un pays asphyxié"

Réélection de Nicolas Maduro au Venezuela: "Il devra gérer les pénuries dans un pays asphyxié" - RMC

Avec près de 70% des voix, le président sortant du Venezuela a été réélu dimanche. En quoi peut-il infléchir le destin du pays? Analyse de Thomas Posado, docteur en sciences politiques, spécialiste du Venezuela.

Le chef de l'Etat sortant du Venezuela Nicolas Maduro a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle par l'autorité électorale, avec près de 70% des suffrages, après le dépouillement de la quasi-totalité des bulletins de vote. 

Le président socialiste sortant remporte 67,7% des voix contre 21,2% à son principal adversaire Henri Falcon, qui a rejeté le processus électoral, a annoncé la présidente du Conseil national électoral (CNE) Tibisay Lucena, faisant état d'une "tendance irréversible". Peu avant, Henri Falcon, avait dénoncé le manque de "légitimité" de cette élection et exigé la tenue d'un nouveau scrutin avant la fin de l'année.

Des "points rouges" à la sortie des bureaux de vote pour payer les élécteurs

L'adversaire de Nicolas Maduro a pointé du doigt les "points rouges", ces tentes installées par le PSUV, le parti au pouvoir. Après avoir voté, les électeurs sont venus s'y inscrire dimanche dans l'espoir de recevoir la récompense promise par le président. "12.711 points rouges ont été installés à travers le pays (...) Là, présume-t-on, ils ont reçu un virement de 10 millions de bolivars (après avoir voté). Ce qui représente 87,6% des 14.000 bureaux de vote", a ajouté Falcon, dénonçant la prolongation des horaires des lieux de scrutin et l'expulsion de ses observateurs dans certains d'entre eux. 

Outre l'opposition, les Etats-Unis, l'Union européenne et le groupe de Lima, une alliance de 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, rejettent ce scrutin. 

Mais que faire désormais dans un pays où la population est à bout face aux pénuries de nourriture, de médicaments, ou d'électricité, conjuguées à la hausse de l'insécurité.

"Le salaire minimum ne représente même pas 10% des dépenses alimentaires pendant un mois"

Selon Thomas Posado, docteur en sciences politiques, spécialiste du Venezuela, sur RMC, la tâche de Maduro reste la même: sortir la nation de la misère.

"Le pays est reconnu en défaut partiel de paiement par deux agences de notation. Au vu que le Venezuela est en récession depuis cinq années consécutives, qu'il y a un taux d'inflation qui est estimé par le FMI à 14.000% pour cette année, que le salaire minimum ne représente même pas 10% des dépenses alimentaires pendant un mois, qu'il y a des pénuries d'aliments, de médicaments, les marges de manoeuvre sont extrêmement faibles. Si ce n'est des mesures exceptionnelles comme annuler la totalité de la dette. Le nouveau président n'aura qu'à gérer une situation de pénurie dans un pays asphyxié" estime-t-il.
Claire Checcaglini & X.A