RMC
International

Rencontre Trump/Poutine: "il ne faut pas en attendre la paix"

placeholder video
Les présidents russe et américain doivent se retrouver le 15 août en Alaska, aux Etats-Unis, alors que les principaux dirigeants européens ont appelé dimanche à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur soutien à l'Ukraine.

Rendez-vous en Alaska dans 5 jours. Donald Trump et Vladimir Poutine s'y rencontreront vendredi 15 août, une première depuis le début de l'offensive en Ukraine. Objectif affiché du Président des Etats-Unis : "arrêter la tuerie", et trouver une issue à cette crise.

Un sommet qui se tiendra sans les européens, et sans l'Ukraine, malgré l'insistance de Volodymyr Zelensky pour participer aux négociations. Ce dernier insiste: "les Ukrainiens ne céderont pas leur terre à l’occupant". De leur côté, les principaux dirigeants européens ont appelé ce dimanche 10 août à maintenir la pression sur la Russie pour obtenir la paix et réitéré leur soutien à l'Ukraine.

"Un certain nombre de concessions"

Que faut-il attendre de cette rencontre? Elle s'annonce historique, plus de 3 ans après le début de l'invasion russe en Ukraine. Mais pour l'analyste géopolitique Ulrich Bounat: "Il ne faut pas en attendre la paix". Mais plutôt le début d'un processus menant au cessez-le-feu qu'espère Donald Trump. Le président américain prêt à céder devant Vladimir Poutine.

"Donald Trump ferait un certain nombre de concessions au nom des Ukrainiens et des Européens", explique l'analyste.

Avant de poursuivre: "et puis même, pour parler d'échanges territoriaux, tous les territoires occupés par la Russie ne sont pas russes donc effectivement on a du mal à comprendre un prêté pour un rendu". Donald Trump a justement déclaré devant des journalistes à la Maison Blanche, à propos d’un futur accord entre la Russie et l’Ukraine, qu'il y aura "des échanges de territoires au bénéfice de chacun, mais nous parlerons de ça plus tard ou demain".

Opération de com'

Des discussions qui n'incluent jamais l'Europe et encore moins l'Ukraine: "c'est tout à fait dans la vision du monde de Donald Trump et Vladimir Poutine d'avoir des grands pays entre guillemets qui se mettent d'accord sur le dos des petits. Finalement, on en revient à des logiques un peu néo-impériales". Et qui vont permettre à Vladimir Poutine "de revenir dans le concert des nations".

"Donald Trump va sans doute pouvoir aussi obtenir une belle opération de com' pour dire 'regardez, j'avance avec la Russie, je règle la question ukrainienne'", poursuit-il.

L'analyste conclut: "cette situation révèle avant tout la fragilité géopolitique d'une Europe, prise entre deux feux".

Solenn Guillanton avec Matthias Luguin