Retour de Donald Trump et droits de douane: doit-on s'inquiéter pour l'économie française?

Dès son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de nouvelles taxes pour renflouer les caisses américaines. Pour l'heure, ces taxes ne touchent que le Mexique et le Canada, à partir du 1er février. Mais déjà des inquiétudes en Europe et en France.

"L'Union européenne est prête à défendre ses intérêts économiques !" Bruxelles prévient au lendemain de l'investiture de Donald Trump. Le nouveau président américain a promis d'imposer des droits de douane plus importants aux pays étrangers.

On redoutait que Donald Trump frappe un grand coup sur les droits de douane dès son discours d’investiture à la Maison Blanche hier. Manifestement, il a retenu son bras… Pendant la campagne, il avait menacé de mettre en place des droits de douane sur tous les biens importés de 10 à 20 %, et ce, dès le premier jour de son mandat.

Il parlait même de 60% sur les produits chinois et de 200 % sur les voitures produites au Mexique. Finalement, il n’a annoncé qu’une hausse de 25% sur les produits canadiens et mexicains au 1er février. Rien concernant la Chine ou l’Europe.

"Lorsque vous avez 27 voix discordantes, vous offrez à Donald Trump sur un plateau l’économie et le marché européen"

Mais l'Europe et la France pourraient rapidement être concernées. Et ces droits de douane pourraient affaiblir plusieurs fleurons européens. À commencer par l'industrie automobile, déjà mal en point. Les constructeurs allemands, notamment, pourraient voir leurs exportations freinées.

Alors pour contrer cette menace, il faudra que l'Europe reste unie et solidaire avance Joséphine Staron, spécialiste des politiques européennes. “Lorsque vous avez 27 voix discordantes, vous offrez à Donald Trump sur un plateau l’économie et le marché européen. C’est évident", assure-t-elle.

"Donc la première chose à faire et aujourd’hui, c’est une urgence vitale et existentielle pour l’Europe, c’est de se mettre d’accord et que les Etats européens arrivent à parler d’une seule voix sur le sujet de la politique transatlantique”, appuie-t-elle.

Le mauvais souvenir de 2019-2020

D'autant qu'aujourd'hui les Etats-Unis continuent d'être le premier destinataire des exportations des pays de l'Union.

Plusieurs filières redoutent déjà les mesures de protectionnisme que pourrait prendre Donald Trump, dont notamment le luxe et le cosmétique, mais aussi les vins et spiritueux. Le marché américain est un marché énorme pour les vins français. L'élection de Donald Trump, en novembre 2024, a instantanément réveillé de mauvais souvenirs pour cette industrie.

Lechypre d’affaires : Tarifs douaniers, la guerre commerciale de Trump - 21/01

3:07

Le manque à gagner lié à la chute des exportations pour le secteur des vins français avait atteint 450 millions d'euros entre le 18 octobre 2019 et décembre 2020, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.

Alfred Aurenche et Emmanuel Lechypre