Élection américaine 2024: que changerait une victoire de Donald Trump pour la France?

C'est le Jour-J aux Etats-Unis. Les bureaux de vote ont ouvert outre-Atlantique à l'occasion de l'élection présidentielle. Les Américains sont appelés aux urnes pour départager la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump.
Si une victoire de l'actuelle vice-présidente serait peut-être la meilleure option pour la France, une victoire de Donald Trump aurait des conséquences aussi. C'est le scénario redouté par les leaders européens, à commencer par Emmanuel Macron.
D'abord parce qu'une victoire de Kamala Harris serait un signe de continuité alors qu'à l'inverse, celle de Donald Trump ferait entrer dans l'ère de l'imprévisible et du chacun pour soi.
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Vers une hausse des droits de douane sur le vin et les voitures?
"L'une de mes rares qualités, c'est que je ne bois pas. Vous imaginez le désastre si je buvais", ironise le candidat républicain, qui ne comprend pas le goût pour le vin et le champagne, auxquels il préfère le Coca-Cola. De quoi inquiéter les vignerons français, qui ont beaucoup souffert du premier mandat de Donald Trump. Il avait alors augmenté les taxes de 25% sur le vin français, entraînant une baisse de 40% des exportations vers les Etats-Unis, premier marché du vin français, pour une perte totale de 500 millions d'euros.
Plus largement, Donald Trump veut le retour du protectionnisme et promet une hausse de 10% des droits de douane sur les produits importés et de 60% sur les produits venus de Chine. Outre les spiritueux, ce sont les ventes de voitures qui pourraient être impactées. "Les Européens sont charmants mais ils ne prennent ni nos produits agricoles ni nos voitures, alors qu'ils vendent aux Etats-Unis. Ils vont devoir payer le prix fort", a promis Donald Trump en meeting, annonçant une loi sur la réciprocité des échanges commerciaux.
Les diplomates partagés
Mais c'est en termes de diplomatie et de relations internationales que les Européens s'inquiètent le plus. Pourtant, Donald Trump promet "la paix en 24 heures" sur le front de l'Ukraine et du Proche-Orient. Certains diplomates reconnaissent aussi de manière peu officielle que sa manière forte et sa "virilité", son éloge de la puissance, auraient le mérite en realpolitik d'être respecté et considéré par Vladimir Poutine le président russe.
Pour en faire quoi? Alors qu'il est opposé au soutien à l'Ukraine, il pourrait peut-être forcer Kiev à négocier avec la Russie, entraînant une perte de son territoire. Il est écouté aussi par Benjamin Netanyahu et soutient le droit d'Israël à se défendre, ce qui est la position aussi de Kamala Harris.
Sur la question de l'Otan et de la solidarité automatique, Donald Trump a déjà promis que cet article serait désormais soumis à conditions, après avoir menacé de se retirer du traité de l'Atlantique-nord si les pays membres ne respectaient pas leurs engagements budgétaires. Car les Européens ne rendent pas 2% de leur PIB à l'alliance comme convenu, au contraire des États-Unis qui respectent bien les règles.