RMC
International

Scénarios, passagers... Ce qu'il faut savoir du sauvetage du sous-marin disparu près du Titanic

placeholder video
Le Titan, petit submersible à la capacité de résistance aux profondeurs qui fait débat, a disparu depuis dimanche avec cinq passagers à bord. Les recherches se poursuivent avec un mince espoir de retrouver tout le monde vivant.

Les recherches se poursuivent pour retrouver le sous-marin qui a disparu lors d’une exploration de l’épave du Titanic. Cinq passagers se trouvent à bord, dont un Français de 76 ans. Dans la nuit de mardi à mercredi, des bruits ont été entendus sous l’eau, ce qui redonne un peu d’espoir aux sauveteurs. Des sortes de cognements ont été captés par des avions canadiens. Ils ont détecté ces bruits de façon régulière, toutes les demi-heures. Un nouveau sonar a été immergé et quatre heures plus tard, il a lui aussi capté ces signaux.

Les recherches se poursuivent donc sur la zone avec des avions et des navires canadiens et américains, plus bientôt un bateau de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), équipé d’un robot sous-marin capable d’atteindre de grande profondeur. Il devait arriver sur place mercredi en fin d'après-midi (heure française).

Quelles sont les hypothèses pour expliquer cette disparition?

Il y en a deux. La première, c’est une panne électrique totale qui empêche les communications et la navigation. Dans ce cas, le sous-marin doit remonter tout seul lentement vers la surface, mais pas forcément à la verticale de l’endroit où il se trouvait. Il est donc possible qu’il soit actuellement près de la surface quelque part dans une zone assez large. D'où les recherches aériennes. Le sous-marin avait une autonomie de 96 heures. Il a plongé dimanche soir, les passagers peuvent donc avoir de l'oxygène jusqu'à jeudi midi, si l’engin est intact.

L'autre hypothèse est beaucoup plus inquiétante. S’il y a eu la moindre fuite, la moindre fissure, alors le sous-marin a dû aussitôt couler, voire exploser, sans espoir pour ses passagers parce que la pression à ces profondeurs est énorme. Passager de ce sous-marin, le Français Paul-Henri Nargeolet avait d’ailleurs confié à un ami avant de partir qu’il était intrigué par ce submersible à cause de la taille de son hublot. 60 centimètres de diamètre. Un hublot très grand pour mieux profiter du spectacle, mais une conception qui fragilise l’engin à ces grandes profondeurs. Un ancien cadre de l'entreprise a d'ailleurs été licencié en 2018 pour avoir soulevé des questions de sécurité regardant ce hublot.

Qui est ce spécialiste français?

Paul-Henri Nargeolet est un professionnel au parcours impressionnant. Il a fait toute sa carrière dans l'armée, comme plongeur puis comme sous-marinier de la Marine antionale. Il a pris sa retraite en 1986 et il s’est alors passionné par l’histoire du Titanic. Dès 1987, il a participé aux premières missions qui remontent en surface les trésors du bateau. Exactement comme dans le film de James Cameron. C’est un amoureux du Titanic, qui est en contact avec les familles des survivants. Paul-Henri Nargeolet a réalisé une trentaine de plongées sur la célèbre épave, il est aujourd'hui considéré à 76 ans comme le meilleur spécialiste au monde du Titanic.

Qui sont les autres passagers?

Il y a le PDG de de la compagnie “Ocean Gate expédition” qui organise ces plongées payantes, qui sont des aventures réservées à de très riches amateurs de frissons: il faut compter 230.000 euros la place.

Le PDG, Stockton Rush, un Américain de 60 ans, se trouve donc à bord avec plusieurs de ses clients milliardaires, notamment un chef d’entreprise pakistanais qui a fait fortune dans les engrais et qui est en compagnie de son fils de 19 ans. Le dernier passager est un Anglais qui vit à Dubaï, vendeur de jets privés. Il est âgé de 58 ans et toute sa vie, il a accumulé les exploits et les records. Il détient le record de vitesse d’un tour du monde en avion. Il a été un premier touriste de l’espace à bord de la fusée de son ami Jeff Bezos. Il a amené récemment son fils de 12 ans au pôle Sud pour en faire le premier enfant à rejoindre ce point extrême de la planète.

Cinq hommes sont donc à bord de ce très petit engin, à même le sol, sans toilettes. Et parmi eux, plusieurs caractères bien trempés donc.

Nicolas Poincaré (édité par J.A.)