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Sommet pour la Paix : pas de consensus au sommet égyptien pour la paix

Catherine Colonna au "Sommet pour la paix" au Proche-Orient, organisé au Caire, en Égypte, le 21 octobre 2023

Catherine Colonna au "Sommet pour la paix" au Proche-Orient, organisé au Caire, en Égypte, le 21 octobre 2023 - Khaled DESOUKI / AFP

Au quinzième jour de la guerre qui oppose Israël et le Hamas, un premier convoi humanitaire est entré dans la bande de Gaza ce samedi, par le seul poste frontière qui n'est pas tenu par Israël, celui de Rafah.

Les représentants de la communauté internationale rassemblés en Egypte ne sont pas parvenus à s'accorder sur une position commune. Pendant ce temps, l'escalade de la violence se poursuit et le retard d'acheminement de l'aide humanitaire se fait sentir à Gaza.

L’aide humanitaire : insuffisante ?

Au total, vingt camions d'aides humanitaires venant d'Egypte ont pu entrer. Mercredi, le président américain Joe Biden avait annoncé avoir obtenu d'Israël l'autorisation de laisser entrer de l'aide humanitaire à Gaza.

Il a exhorté hier toutes les parties prenantes au conflit à continuer de laisser entrer l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Sur place, 2,4 millions d'habitants manquent de médicaments, d'eau et de nourriture.

Depuis plusieurs jours, plus d'une centaine de camions chargés d'aide internationale sont massés à la frontière, dans l'attente d'un feu vert.

Joe Biden et Abdel Fattah al Sissi se sont mis d'accord pour un acheminement de manière durable mais reste à savoir quand le prochain convoi aura lieu.

Un nouveau passage est envisagé lundi 23 octobre, selon un porte-parole des Nations unies à CNN.

"La distribution de l'aide aux populations civiles, à commencer par les plus vulnérables, suppose une trêve humanitaire qui pourra mener à un cessez-le-feu", a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, lors de la conférence du Caire.

Des binationaux espèrent pouvoir quitter Gaza grâce à cette ouverture de la frontière égyptienne.

Ils sont arrivés hier en fin de matinée. Vingt camions du Croissant Rouge Egyptien sont entrés sur le territoire palestinien aux sons des klaxons. Bloqués dans le désert du Sinaï, à la frontière entre Gaza et l'Egypte depuis plusieurs jours, ils ont pu passer par le terminal de Rafah.

De l'autre côté de la porte, des semi-remorques, des véhicules de la croix rouge et de l'ONU attendaient pour transférer le chargement à Gaza.

Un premier ravitaillement symbolique, mais loin d'être suffisant pour la survie des deux millions et demi de Gazaouis car selon l'ONU une centaine de camions serait nécessaire par jour. Washington souhaite que le poste frontière reste ouvert pour poursuivre le ravitaillement de plusieurs

Cinq camions ont pu rentrer, quinze de plus doivent suivre, mais c'est largement insuffisant rappelle Jean-François Corty, médecin et vice-président de Médecins du Monde.

Au sommet pour la paix : la question des otages abordée

Ce sommet pour la paix a mis autour de la table les dirigeants ou les représentants du monde arabe, et les Occidentaux. La ministre française des affaires étrangères Catherine Colonna y a porté la voix de la France, appelant à une trêve humanitaire pour obtenir ensuite un cessez-le-feu.

Des représentants du monde occidental, du monde arabe notamment le président de l'autorité Palestienne Mahmoud Abbas sont tous réunis autour d'une même table. Il s’agit d’une petite avancée, alors qu’au même moment au compte goûte, une vingtaine de camions humanitaires ont enfin pu rentrer dans Gaza.

D'abord parce qu’Israël ne s'est pas associé à ce sommet. Ensuite, les participants n'ont pas réussi à déboucher sur une position commune. Les Occidentaux voulaient une condamnation claire du Hamas, et un appel à la libération des otages. Les Etats arabes y sont opposés. Empêchant donc tout appel commun à un cessez-le-feu.

Alors que dans le même temps l'armée israélienne disait vouloir intensifier les frappes aériennes et faisait planer la menace d'une intervention terrestre imminente.

L'entretien RMC : Etienne Dignat - 22/10
L'entretien RMC : Etienne Dignat - 22/10
6:32

“Atrocités, monstruosité” : la condamnation des attaques du Hamas

Dans une interview publiée ce matin dans la tribune du dimanche, la ministre des affaires étrangères Catherine Colonna rappelle la position française et assure tout mettre en œuvre pour la paix. Alors même qu'aucun cessez-le-feu n'est en vue.

Atrocités, monstruosité avec ces mots une nouvelle fois la France, par la voix de la ministre des affaires étrangères condamne les attaques du Hamas... "les civils sont spécifiquement visés" déplore Catherine Colonna.

La représentante de la diplomatie française, voit dans la libération des otages américaines un "signe positif" pour les Français. "Une personne est détenue par le Hamas et pour plusieurs compatriotes nous estimons que c'est très probable" précise-t-elle.

La ministre est aussi en contact avec une centaine de Français à Gaza et pour lesquels elle assure déployer tous les efforts pour qu'ils puissent sortir de l'enclave. Elle appelle aussi Israel à assurer "la protection des civils qui y sont".

Enfin la ministre insiste sur la nécessité d'aboutir à un Etat palestinien : "Un Etat palestinien sera un facteur de sécurité pour Israel".

Cyprien Pézeril ( édité par Cindy Nunes)