RMC
International

Sous-marin disparu près du Titanic: le Titan, "c'est un peu du bricolage" selon un amiral

placeholder video
Les opérations de recherche du Titan, petit sous-marin de tourisme avec cinq passagers à bord, se poursuivent ce mercredi. Sur RMC, l'amiral Jean-Louis Vichot, ancien commandant de sous-marins nucléaires, fait le point sur la situation.

Va-t-on sauver le Titan et ses passagers? Une vaste opération de recherches est en cours dans l'espoir de sauver, d'ici jeudi, un Américain, un Français, un Britannique et deux Pakistanais, passagers d'un sous-marin de tourisme descendu visiter l'épave du Titanic par 4.000 mètres de fond dans l'Atlantique Nord. Cette opération mobilise les forces armées américaines, épaulées par le Canada et la France.

Une lueur d'espoir est apparue dans la nuit de mardi à mercredi: des bruits ont été captés sous l'eau par des avions canadiens, pendant les opérations de recherche du sous-marin disparu depuis dimanche.

L'amiral Jean-Louis Vichot, ancien commandant de sous-marins nucléaires, précise dans "Apolline Matin" sur RMC, qu'il n'est pas garanti que ce bruit enregistré soit d'origine humaine.

"Ça peut être une coïncidence: un bruit d'eau qui se cogne contre l'épave du Titanic. Mais ce signal capté toutes les 30 minutes, c'est quand même précis. Donc ça reste un signal probable du sous-marin", explique-t-il.

Le Titan est-il vraiment solide?

La solidité de l'embarcation fait débat depuis sa disparition. Là où les sous-marins des grandes profondeurs sont généralement construits en acier ou en titane, le Titan utilise une combinaison de fibre de carbone et de titane. Un type de construction inhabituel, même si le Titan a déjà effectué plusieurs plongées jusqu'à l'épave du Titanic, qui gît par environ 3.800 mètres de fond dans l'Atlantique Nord.

"C’est un engin extrêmement sommaire dans sa conception, c’est un peu du bricolage", juge l'amiral Jean-Louis Vichot. (…) L’assemblage est toujours compliqué, il peut y avoir une fuite qui a causé sa perte."

D'autant qu'une plainte de 2018, vue par l'AFP, montre qu'un ex-dirigeant de l'entreprise OceanGate Expeditions, David Lochridge, avait été licencié après avoir émis de sérieux doutes sur la sûreté du sous-marin.

Selon l'ancien directeur des opérations marines, un hublot à l'avant du submersible a été conçu pour résister à la pression ressentie à 1.300 m de profondeur, et non à 4.000 m.

Un véritable contre-la-montre

Mardi soir, les garde-côtes américains ont prévenu lors d'une conférence de presse à Boston (nord-est) qu'il restait "environ 30 heures d'air respirable" dans ce petit submersible et que les recherches sont "particulièrement complexes".

"L’espoir que l’on a, c’est que ça peut être simplement une panne électrique générale", positive l'amiral Vichot sur RMC.

"Ce qui est bizarre, c'est que le sous-marin ne soit pas remonté à la surface. En principe, ce sous-marin a des poids qui avec le temps se délitent. Par conséquent, il s'allège et devrait remonter", assure-t-il.

J.A.