Tensions entre la France et la Pologne: "Il y a un énorme danger à vouloir aller trop loin"

Un parfum de crise diplomatique flotte toujours entre la France et la Pologne. Vendredi, Emmanuel Macron a violemment critiqué Varsovie après son refus de durcir la directive sur les travailleurs détachés. Le Président français a dénoncé une nouvelle erreur de la Pologne, qui selon lui, "se met en marge" et "décide d'aller à l'encontre des intérêts européens". Il a ajouté que "le peuple polonais mérite mieux que cela et la première ministre aura beaucoup de mal à expliquer qu'il est bon de mal payer les Polonais"
Beata Szydło, la Première ministre polonaise, a répondu en pointant le manque d'expérience du président Français.
"Le coût diplomatique et politique en Europe centrale sera considérable"
Une escalade diplomatique qui a des conséquences pour Jacques Rupnik, directeur de recherches au Ceri (Centre d'études et de recherche internationale), et spécialiste des pays de l'est.
"La charge globale que le Président français a contre la Pologne met la France aux avant-postes de la remise en cause du statuquo européen. Cette démarche, a des conséquences. Il faut voir le ton de la réponse polonaise. On parle d'arrogance française. Le coût diplomatique et politique en Europe centrale sera considérable. Il y aura dans un deuxième temps à voir ce que le France peut proposer de positif pour renouer le fil dans la relation franco-polonaise", assure-t-il.
"Il y a un énorme danger à vouloir aller trop loin"
Elisabeth Morin-Chartier, députée au Parlement européen et rapporteur sur la directive des travailleurs détachés, évoque une refroidissement des relations franco-polonaises regrettable.
"Au lieu d'être à l'écoute des positions des uns et des autres on est maintenant dans un espèce d'affrontement. Il y a un énorme danger à vouloir aller trop loin, à ne pas écouter tout le monde. Les polonais ont des positions rigides par rapport à la révision de cette directive, cependant il nous faut réviser cette directive avec le consensus le plus large. Le pire serait de laisser s'installer un repli nationaliste".