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Trump, Zelensky, Macron... Les funérailles du pape François, comme un sommet pour l'Ukraine?

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Les funérailles du pape, samedi, seront l'occasion pour nombreux dirigeants du monde entier de se réunir, à l'instar de Volodymyr Zelensky et Donald Trump, et ce alors que les négociations pour aboutir à une trêve en Ukraine patinent toujours.

Un conclave pour la paix ? C’est trop tôt pour le dire. Samedi matin, aux funérailles du pape François, la liste des invités du Vatican a tout d’une Assemblée générale de l’ONU avec Donald Trump, Emmanuel Macron, Volodymyr Zelensky, Giorgia Meloni mais aussi les dirigeants européens, africains, sud-américains.

Les absents seront aussi remarqués, comme Vladimir Poutine qui n’en sera pas. Le président russe est sous le coup d’un mandat d’arrêt, poursuivi par la Cour pénale internationale. Cela peut peser.

Rien d’annoncé, rien de formel encore. Mais on s’attend à des échanges, des rencontres. On verra le vêtement rouge des cardinau et les lignes rouges que chacun des dirigeants apportera avec lui.

D’autant que le ton n’est pas à la poignée de main ces derniers jours. Loin de là. On est plus dans le coup de menton, ces dernières heures. Donald Trump s’agace, Volodymyr Zelensky rejette, Emmanuel Macron dénonce. Les mots fusent.

"Vladimir, ARRÊTE!"

"Vladimir, ARRÊTE !" a publié Trump sur son réseau social Truth. Majuscules, interpellation par le prénom, point d’exclamation. Avez-vous déjà vu un dirigeant s’adresser à Vladimir Poutine de cette façon ? Donald Trump n’a pas apprécié les dernières frappes russes sur Kiev, alors qu’un plan de paix de la Maison Blanche venait d’être dévoilé par la presse et qu’il parlait surtout de concessions à la Russie.

Juste avant, c’est à Volodymyr Zelensky que Donald Trump s’en prenait. Le point de blocage : la Crimée. Le président américain parle d’un territoire perdu pour les Ukrainiens. Pour Voloydmyr Zelensky : "La Crimée, c’est l’Ukraine. Nous ne céderons rien."

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Le dossier compliqué par Matthieu Belliard : Funérailles/Pape, un sommet pour l'Ukraine improvisé ? - 25/04
3:21

Dans ce plan de paix américain, c’est la position russe qui est renforcée. Certains y voient même un plan de capitulation de l’Ukraine. Moscou applaudit un plan "complètement conforme à notre compréhension". "Il y a plusieurs signes qui montrent que nous allons dans la bonne direction", a déclaré le chef de la diplomatie russe cette nuit.

Au-delà de la Crimée, la Maison Blanche évoque l’abandon de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, la perte d’autres territoires de l’Est, une démilitarisation de la zone frontalière. Également, la mise sous contrôle international de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grosse d’Europe.

Hier, dans le Bureau ovale, un journaliste a demandé ce que Donald Trump avait bien pu obtenir de la Russie en échange de ce plan. Presque un nouveau coup de pression sur l’Ukraine. Même si le républicain assure aussi mettre "une forte pression sur la Russie".

La France rejette toute concession territoriale

La France, elle, reste en soutien des Ukrainiens. Depuis Madagascar, Emmanuel Macron s’est aussi permis de hausser le ton. Il rejette tout accord qui entérinerait les conquêtes territoriales russes.

Sur le terrain, on est très loin du cessez-le-feu. La semaine n’a pas été violente que dans les mots. Il y a d’abord eu le faux cessez-le-feu du week-end de Pâques. Hier matin, Kiev a été violemment frappée par la Russie. L’une des pires attaques contre la capitale. Soixante-dix missiles et cent quarante-cinq drones russes. Douze morts et plus de quatre-vingt-dix blessés.

Volodymyr Zelensky accuse par ailleurs l’armée russe d’avoir utilisé un missile nord-coréen KN-23. Ce serait une première. L’Ukraine affirmait, il y a une semaine, que ces missiles sont plus difficiles à intercepter par la défense ukrainienne. Et si cela était avéré, ce serait une violation par Moscou des sanctions internationales contre Pyongyang. Et une confirmation de l’alliance Russie/Corée du Nord. Une nouvelle étape dans l’internationalisation du conflit.

Matthieu Belliard