"Un énorme problème d'accès à l'eau": Médecins sans frontières fait le point sur la situation à Gaza

Des camions avec de l'aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza ce week-end, mais leur contenu n'a pas encore été distribué à la population. Dedans, "des médicaments, des bouteilles d'eau et de la nourriture" attendent d'être livrés selon Claire Magone, directrice générale de Médecins sans frontières, invitée de la matinale d'Apolline Matin ce lundi.
Un long processus lié aux contrôles effectués par les autorités israéliennes, qui veulent s'assurer de ne pas y trouver du matériel de guerre, des armes par exemple. "Mais le plus important, c'est qu'une fois sur place, pour pouvoir acheminer l'aide vers les sites, encore faut-il avoir des garanties de sécurités et s'assurer que les secouristes ne seront pas bombardés. Or aujourd'hui, on en est loin", s'inquiète Claire Magone.
Le personnel sur place en survie
Le personnel de Médecins sans frontières sur place, estimé à "300 collègues palestiniens et 22 personnels internationaux" par la directrice générale, fait état d'un pillonage très important dans le nord de Gaza. "Les gens aujourd'hui reçoivent une alerte de la part des autorités israéliennes leur disant, sous forme d'ultimatum : 'nous allons vous bombarder, donc nous vous demandons de quitter les lieux'. Ça met les gens dans des positions intenables parce qu'ils doivent quitter l'enceinte d'un hôpital dans lequel, en tant que déplacé, ils ont trouvé refuge ou quitter leur maison avec les membres de leur famille", détaille la représentante de MSF.
Nos collègues "sont en train de se battre pour leur propre survie", témoigne-t-elle.
Les bombardements touchent le nord de la bande de Gaza, mais également le sud où la population a fui. Cela donne "des sites de déplacés congestionnés. La population présente y est 3 à 4 fois supérieure à ce que chacun de ces sites est capable de supporter, avec un énorme problème d'accès à l'eau. C'est une problématique majeure aujourd'hui", alerte Claire Magone.
"Ils nous rapportent qu'il n'y a plus d'antidouleurs dans les hôpitaux", alerte-elle.
Une surpopulation qui entraîne des difficultés de prise en charge. "Nos personnels nous racontent l'extrême difficulté de prêter main fort aux hôpitaux dans ces circonstances", remarque la directrice générale de MSF, qui ajoute que les stocks de médicaments de l'ONG sont désormais vides sur place.