Irak: après le barrage, les peshmergas s’apprêtent à reprendre Ba’ashika

REPORTAGE RMC – Après leur victoire importante dimanche sur l'Etat Islamique, les Kurdes vont lancer l’assaut sur une ville kurde, prise par les jihadistes il y a dix jours. Les peshmergas le savent, même équipés d’armes lourdes, le combat s’annonce difficile.

Les Kurdes ont remporté une victoire importante sur l'Etat Islamique ce dimanche. Les peshmergas ont repris le barrage de Mossoul, sur le Fleuve Tigre. C'est le plus grand barrage du pays, et il assure l'approvisionnement en eau et en électricité de toute la région. Les combattants kurdes ont été aidés dans la bataille par l'aviation américaine. A 50 km de là, plus près de la ville de Mossoul, les peshmergas disent qu’ils s’apprêtent à lancer l’assaut sur Ba’ashika, une ville kurde prise par les jihadistes il y a dix jours. Sur 3 kms, une tranchée symbolise la frontière.

"Ils nous attaqués à l’arme lourde"

En face, les jihadistes. Le drapeau noir de l’Etat Islamique flotte au-dessus de Ba’ashika, il suffit d’une paire de jumelles pour le voir. "Ba’ashika a été détruite par les djihadistes. Mais on est en train de les encercler et ils devraient fuir", explique ce peshmerga au micro de RMC. Lance-roquettes, mitrailleuses… Dans ce mirador en haut de la colline, quatre cents peshmergas se relaient jour et nuit. Le lieutenant Ahmed dirige les opérations.

"Hier soir, ils nous ont attaqués à l’arme lourde. Mais on les a fait reculer", témoigne-t-il. "On revient par petit groupe au camp de base pour se reposer, et on repart pour se tenir en embuscade."

"Des fanatiques prêts à mourir"

La base arrière des peshmergas se trouve 3 kms plus haut. Ici, le confort est spartiate et l’équipement réduit: un unique blindé aux fenêtres défoncées est garé devant. "On a besoin d’armes lourdes, de tanks, pour attaquer les blindés des terroristes", implore Kader Hussein, brigadier-chef. "Je sais que certaines unités peshmergas en ont reçu mais pas nous." Et le général de cette unité de combattants kurdes nous prévient: même avec des armes lourdes, il n’est pas garanti qu’ils parviennent à reprendre la ville à des jihadistes fanatiques, prêts à mourir pour défendre le califat islamique.

C. P. avec Amélie Rosique