"J’ai entendu un gros boom": le maire agressé dans la Manche raconte ce qu’il s’est passé
Grosse frayeur pour le maire de Saint-Côme-du-Mont, dans la Manche. L’élu (Modem) a été victime d’une agression à son domicile dans la nuit de lundi à mardi, en raison de son soutien à Emmanuel Macron. "J’étais chez moi, je dormais, a raconté Bernard Denis dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC. J’ai entendu un gros boom. Je me suis levé, j’ai vu des lueurs orange par la fenêtre. Il y avait le feu dans une partie de mon garage, toutes mes voitures étaient en flammes."
Des voitures brûlées et des inscriptions. "Ça a été signé, effectivement, a expliqué le maire de ce village. Lorsque j’ai réussi à sortir une voiture, et quand mon épouse m’a demandé de me retourner, c’était marqué sur le mur : "Le maire soutient Macron à mort" et "Zemmour président"." Forcément, le maire et ses proches sont touchés par ce qu’il s’est passé.
"On est étonné, un peu perdu. On ne sait pas trop quoi faire. On appelle les pompiers, les gendarmes arrivent. On est appelé par le préfet. On est un peu débordé par les évènements. Mon épouse a été très choquée. Dans le quotidien d’un élu, il y a toujours des petites choses, mais pas de cette ampleur", souligne Bernard Denis.
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"Je vais continuer le combat"
Pour le maire de Saint-Côme-du-Mont, cette affaire reflète le contexte politique. "La violence au quotidien, je la ressens, mais pas forcément dans notre village. Je la ressens sur la France entière, confie Bernard Denis. Quand on voit dans les médias tout ce qu’il se passe à droite et à gauche, quand on voit le meeting ce week-end avec le candidat Zemmour, il y a effectivement une violence qui monte. Ce n’est pas forcément ma personne qui est visée, mais mon mandat, ce que je représente. Tous les maires de France sont comme moi. Ils constatent une violence et sont souvent attaqués."
"Je n’ai pas peur, assure le maire. Mon épouse a peur, bien sûr. Il faut que je protège ma famille, mon épouse, mais moi je n’ai pas peur. Je vais continuer le combat, dire ce qu’il se passe. Dénoncer au quotidien, échanger avec les gens, faire le job, raconter ce qu’il s’est passé et dire aux Français : arrêtons, arrêtons de nous battre, mettons-nous autour de la table pour échanger." Très ému ce mercredi matin sur RMC, Bernard Denis est reconnaissant du soutien qu’il a reçu. "Je voudrais remercier tous les élus, tout le monde, le Premier ministre qui m’a appelé hier soir… Il va falloir tenir le coup, bien sûr", reconnait-il, la voix serrée.