Jean-Louis, inscrit à la réserve citoyenne: "Etre citoyen n'est pas un don"

La réserve citoyenne est composée de citoyens lambda voulant remettre le civisme au coeur de l'école - FRANK PERRY / AFP
L'attentat contre Charlie Hebdo c'était il y a trois mois, jour pour jour. Et trois mois après, que reste-t-il de "l'esprit du 11 janvier" né de ces événements tragiques? L'une des principales conséquences de ce drame est le boom de la réserve citoyenne. Lancé par François Hollande le 21 janvier pour remettre la citoyenneté et le civisme au cœur de l'école, ce dispositif connaît un franc succès: plus de 4 000 personnes se sont déjà portées volontaires en ligne. Parmi elles, Jean-Louis Fino, rencontré ce mardi par RMC.
"Apprendre à vivre-ensemble"
Et trois mois après les attentats, il se dit encore très marqué: "J'y pense encore parce qu'on a d'abord les journalistes, donc la liberté d'expression. Ensuite, la France et les Français. J'ai été profondément touché par cela parce que c'est immonde ce qu'il s'est passé. Immonde. Cela m'a renforcé dans mon envie de parler, de dire ce que j'avais à dire", explique-t-il dans Bourdin Direct.
Jean-Louis n'a jamais milité dans aucune association. Mais à bientôt 60 ans, il se dit déterminé à se mobiliser pour sa République et à lutter contre l'intolérance. "J'ai envie de m'engager. Quand je vois ce qu'il se passe autour de moi, il faut que je bouge, affirme-t-il. Il y a trop de racisme et d'antisémitisme. C'est très tendu partout, cela en devient aberrant… Cela devient fou. Il faut qu'on arrête tout ça. Il faut qu'on apprenne à vivre ensemble. Il faut dire à la jeunesse d'aujourd'hui qu'être citoyen, ce n'est pas un don, cela s'apprend."
"Dire ce que j'ai à dire"
Face aux élèves, Jean-Louis s'imagine parler civisme ou vivre ensemble mais aussi leur raconter son métier de chef cuisinier: "J'ai hâte d'y aller et dire ce que j'ai à dire parce que cela fait trop longtemps que j'ai ça sur le cœur". Enthousiaste et impatient, il regrette seulement qu'on n'ait pas insisté plus tôt sur les valeurs républicaines. "Il a fallu malheureusement qu'il y ait encore des morts, qu'il y ait un attentat pour qu'on se réveille. Je ne pense pas que cela soit trop tard mais je crois qu'il faut aller très, très vite", estime-t-il sur RMC.
Mi-mai, comme tous ceux qui se sont pré-inscrits, Jean-Louis finalisera son inscription. Chaque académie va ensuite sélectionner certains profils pour constituer leurs réserves citoyennes. Et selon le ministère de l'Education celles-ci devraient être opérationnelles fin mai-début juin.