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Jean-Marie Le Pen apporte son soutien à Marion Maréchal

Marion Maréchal-Le Pen, candidate du Front national aux élections législatives, a reçu dimanche le soutien de son grand-père, Jean-Marie Le Pen, qui s'est rendu dans le Vaucluse. /Photo prise le 11 mai 2012/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

Marion Maréchal-Le Pen, candidate du Front national aux élections législatives, a reçu dimanche le soutien de son grand-père, Jean-Marie Le Pen, qui s'est rendu dans le Vaucluse. /Photo prise le 11 mai 2012/REUTERS/Jean-Paul Pélissier - -

par Jean-François Rosnoblet L'ISLE-SUR-LA-SORGUE, Vaucluse (Reuters) - Jean-Marie Le Pen s'est rendu dimanche dans le Vaucluse pour apporter son...

par Jean-François Rosnoblet

L'ISLE-SUR-LA-SORGUE, Vaucluse (Reuters) - Jean-Marie Le Pen s'est rendu dimanche dans le Vaucluse pour apporter son soutien aux candidats du Front national pour les élections législatives, notamment sa petite-fille Marion dont les chances de succès sont réelles dans la troisième circonscription de ce département fortement ancré à droite.

A 22 ans, la fille de Yann, soeur de Marine, et de Samuel Maréchal, ancien cadre frontiste, en est à sa troisième campagne électorale après les municipales de Saint-Cloud et les régionales en Ile-de-France.

Dans la 3e circonscription du Vaucluse, sa tante, Marine Le Pen, a réalisé son meilleur score au premier tour de l'élection présidentielle le 22 avril : 31,5% des voix.

"Je suis ici plus par envie que par devoir, même si cette deuxième notion existe. Du fait du nom que je porte, j'ai le devoir de montrer l'exemple", explique Marion Maréchal-Le Pen. "Je ne suis pas ici en simple spectatrice".

Si l'on en croit son grand-père, la candidature de la jeune femme n'était pas acquise. « Elle est en quatrième année de droit et en période d'examen. J'ai dû insister en lui disant que c'était un devoir de se battre sur le plan politique », glisse-t-il en marge d'une réunion politique.

Devant les 150 personnes d'une salle conquise à l'avance, la jeune femme prononce un discours avec l'aide de notes qu'elle a pris soin de préparer car, confie-t-elle, elle est "moins rodée à cet exercice que ses aînés".

Entre "sbires de l'UMP" et "tricératops du PS", Marion Maréchal-Le Pen cherche encore le sens de la formule que maîtrisent parfaitement le fondateur du Front national et sa fille Marine.

Qu'importe, Jean-Marie Le Pen ne boude pas son plaisir et, devant les nombreuses caméras de télévision dont plusieurs chaînes étrangères, il répète à l'envi la fierté qui est la sienne de voir la tradition familiale se perpétuer ainsi dans la sphère politique.

"C'EST UNE BONNE RACE"

"La politique peut-être génétique comme peuvent l'être les arts et la musique. Cela prouve que c'est une bonne race. Ceux qui nous accusent de népotisme sont des imbéciles », dit-il.

Le choix du Vaucluse ne doit rien au hasard.

Sur un territoire qui englobe Carpentras, la jeune femme est ici en mission, sur ordre direct du patriarche du clan qui veut à travers elle « laver l'affront » fait aux siens quand, en 1990, le FN a été accusé d'être indirectement responsable de la profanation du cimetière juif de la ville.

« Une victoire de Marion aurait une signification de reconnaissance particulièrement symbolique », estime Jean-Marie Le Pen.

Les coupables, démasqués six ans plus tard, étaient des néo-nazis sans lien avec le parti d'extrême droite.

Marion Maréchal-Le Pen, qui n'avait que six mois au moment des faits, se pose en victime collatérale.

"Le nom de mon grand-père a été sali et on ne l'a jamais lavé sur la place publique », explique-t-elle, ajoutant que son élection serait « un clin d'oeil à l'Histoire ».

Dans un scrutin législatif dont le mode ne favorise pas le FN, Marion Maréchal-Le Pen a une réelle carte à jouer face au sortant, l'UMP Jean-Michel Ferrand, l'homme aux six mandats successifs de député.

"Les députés, quand ils sont incrustés dans leur fauteuil, finissent par croire que c'est une propriété privée », lance Jean-Marie Le Pen. "M. Ferrand est tellement bien implanté qu'il va finir par se planter!"

Au premier tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a fait quasiment jeu égal avec Nicolas Sarkozy en obtenant 27,03% des voix contre 27,44% en faveur de l'ancien président.

C'est aussi dans ce département que le FN a fait élire ses deux conseillers généraux en 2010, même si l'élection de l'un d'eux a depuis été invalidée.

Edité par Sophie Louet

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