Jean Tirole, prix Nobel d'économie: "Il faut un contrat unique"

Jean Tirole, nouveau prix Nobel d’Économie. - Rémy Gabalda - AFP
Jean Tirole, 61 ans, a été récompensé du prix Nobel de l'économie lundi, pour ses recherches sur la puissance de marché et la régulation. C'est le troisième Français à obtenir ce prix (après 1983 et 1988). Il faisait partie des favoris depuis des années. Ce polytechnicien enseigne depuis une vingtaine d'années à l'école d'économie de Toulouse, qu'il a confondée après avoir passé une partie de sa carrière aux Etats-Unis, au sein du MIT (institut de technologie du Massachussets). Le Président de la République a salué une fierté pour les Français, Manuel Valls y voit un "pied de nez au french bashing".
"Les entreprises ont peur d'embaucher"
Invité ce mardi de Jean-Jacques Bourdin, Jean Tirole a rappelé ses idées pour faire baisser le chômage en France. Selon lui, "les entreprises ont très peur de créer des CDI parce qu'elles n'ont pas assez de marges de manœuvre, donc elles utilisent des emplois beaucoup trop flexibles : CDD, stages, contrats aidés… Elles rechignent à créer des CDI parce qu'elles ont trop peur de ce qui arriverait si elles n'avaient plus la demande et le carnet de commandes suffisants pour pouvoir garder ces emplois".
Il a rappelé que "la solution proposée par beaucoup d'économistes, c'est d'avoir un contrat unique, que les CDD soient beaucoup plus protégés et les CDI le soient moins". Jean Tirole propose l'instauration d'un système de bonus-malus: moins de cotisations patronales, mais une taxe sur les licenciements, de façon à responsabiliser les entreprises qui licencient et à alimenter la caisse d'assurance chômage.
"Notre pays a beaucoup d'atouts"
Il a exhorté la France, "pays qui a beaucoup d'atouts", à investir massivement pour l'éducation. "Le 21e siècle sera le siècle de la connaissance. A part dans les services, c'est là que va se faire la création d'emplois. Donc il faut une éducation très importante pour les Français. Il faut investir non seulement dans Polytechnique et Normal sup, mais aussi dans les universités, dans les écoles, et à un niveau très jeune aussi. C'est vraiment important si on veut faire face au niveau compétitivité dans les prochaines années".
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