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Jihad: le nombre de combattants français sous-évalué

Des jihadistes de Daesh, en Irak (Photo prise le 11 juin dernier).

Des jihadistes de Daesh, en Irak (Photo prise le 11 juin dernier). - Al-Barak News-AFP-HO

Selon les autorités, 350 Français sont partis faire le jihad en Syrie ou en Irak. Un chiffre loin de la réalité, comme l'a constaté RMC.

Officiellement, ils sont 350 Français, dont une soixantaine de femmes qui sont aujourd'hui partis faire le jihad en Syrie ou en Irak. Le ministère de l'Intérieur reconnaît qu'il ne s'agit que d'une estimation, mais que très peu de profils échappent aux autorités. Pourtant cette estimation est loin du compte. Pour l'Institut international d'études de la radicalisation (cf. carte en bas de l'article), ils seraient même 750.

Pour le constater, il suffit de passer quelques jours sur Internet et d'entrer dans l'univers de ces jihadistes français. Quelques clics ont suffi à une journaliste d'RMC pour repérer une cinquantaine de profils en quelques minutes. Tous sont en Syrie: des femmes, des hommes... Ils sont à Alep, à Raqqa ou plus près de la frontière turque. A ces individus il faut ajouter tous ceux qui ne sont pas sur les réseaux sociaux.

"Leur radicalisation immédiate ne permet pas de les suivre"

D'ailleurs, de nombreux spécialistes l'assurent: les chiffres du gouvernement sont en dessous de la réalité parce qu'ils prennent en compte uniquement les individus repérés par les services de renseignements. Patrick Karam est le président du Conseil représentatif des Français d'Outre-mer. Il est en contact avec des familles antillaises dont les enfants sont partis en Syrie ou en Irak. 350 français sur place ? Pour lui c'est un chiffre bien en dessous de la réalité.

"Vous avez toute une série de Français, de convertis partis de toute la France, qui n'ont pas été repérés, assure-t-il. La nouveauté, c'est la radicalisation immédiate juste après la conversion. A partir du moment où vous êtes dans une logique de conversion et de radicalisation immédiates, vous n'avez pas le temps de suivre les gens".

"Les gens que vous suivez sont des gens que vous avez déjà repérés. Quand ces gens se sont convertis et sont partis immédiatement, vous n'avez aucun moyen de savoir qui est parti et quelles ont été les conditions de son départ", ajoute Patrick Karam.

S'il est impossible de recenser exactement le nombre de jihadistes français, on sait toutefois que les Français représentent le plus important contingent de combattants sur place. Loin devant le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Belgique.

>> La carte des jihadistes issus de pays européens: 

Philippe Gril avec Céline Martelet