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JO 2024: comment les riverains accueillent le début de la construction du village olympique

Emmené par Edouard Philippe, le gouvernement se déplace en force lundi en Seine-Saint-Denis, pour donner le coup d'envoi du chantier controversé du village des athlètes des JO de Paris 2024.

Edouard Philippe s'est rendu ce lundi matin en Seine-Saint-Denis pour donner à 9 heures le coup d'envoi du chantier controversé du village olympique et paralympique des JO 2024 de Paris. Un village des athlètes ou seront logés près de 15.000 sportifs et officiels, étendu sur 51 hectares à cheval entre Saint-Denis, Saint-Ouen et L'Île-Saint-Denis.

Mais avant, il va falloir démolir une zone où sont implantés plus d'une vingtaine d'entreprises, trois écoles, un hôtel, une résidence étudiante et un foyer de travailleurs étrangers.

"On va rigoler un peu, ça va amener un peu de jeunesse!"

Le sentiment des habitants du quartier autour du chantier du futur village olympique est mitigé. Un quartier bientôt métamorphosé par la construction du village des Athlètes pour les JO de 2024, Bachir, n'y voit que du positif:

"Ca va donner de l'activité, ça va donner un peu de joie dans le quartier. On voit moins de monde, ça va nous faire que du bien. On va rigoler un peu, ça va amener un peu de jeunesse ! Des bars branchés, un peu de tout quoi..." 

A proximité, dans sa pizzeria ouverte il y a à peine quelques semaines, Gamal se réjouit à l'idée d'accueillir une clientèle plus importante.

"Dans les rues on peut plus marcher, c'est l'enfer"

Mais quelques rues plus loin, les travaux agacent déjà Françoise. Cette habitante de Saint-Ouen ne comprend pas pourquoi le village des athlètes est construit ici.

"Des fois je me demande pourquoi ils nous ont choisi nous, à Saint-Ouen. Dans les rues on peut plus marcher, c'est l'enfer."

"Ils vont rénover les quartiers et dire: 'Non, pas pour vous, vous ne le méritez pas'"

Et d'autres habitants sont touchés directement par ces constructions, notamment 250 résidents d'un foyer social qui devraient être relogés en octobre 2020 dans des locaux plus petits. Boubacar Diallo, leur représentant:

"Nous sommes victimes d'une injustice incroyable. Ils vont rénover les quartiers et dire: 'Non, vous ne le méritez pas, allez plus loin, allez ailleurs'."

Selon lui, les actions vont se multiplier pour dénoncer les conditions de ce relogement.

Thibault Cordier (BFM Paris) et Juliette Pietraszewski