Joggeuse de Bouloc: à l'ouverture de son procès, le meurtrier présumé nie en bloc

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Le procès de Laurent Déjean, suspecté d’être le meurtrier présumé de la joggeuse de Bouloc s’est ouvert ce jeudi. Pour ce premier jour, c’est l’enquête plutôt laborieuse de la gendarmerie qui a été au cœur des débats. En effet, les enquêteurs avaient du temps à retrouver la trace du meurtrier présumé. À la barre, les gendarmes ont raconté les longues semaines d'enquêtes. Entre le moment des faits et la mise en examen de Laurent Déjean, il se sera écoulé quatre ans.
La position de celui-ci est claire: il nie les faits qui lui sont reprochés. "Cela fait quatre ans que je suis en prison, j'aurais souhaité obtenir un non-lieu", déclare Laurent Déjean. Cheveux courts, rasé de près, chemise à carreaux, l'accusé a les yeux dans le vague, et ne regarde pas les proches de Patricia Bouchon.
"Il nous fuit"
Dans la salle, assis au premier rang, le mari de la joggeuse a compris que le dialogue est loin d'être engagé. Le président explique à Laurent qu'il va devoir donner sa version des faits. L'accusé baisse alors la tête et ne répond pas. Les six jurés, 5 hommes et une femme ont 5 semaines pour trancher. Au début de l'audience, le président a été très clair: "l'accusé est présumé innocent et le doute doit lui profiter".
Une première journée éprouvante, mais qui n’a pas convaincu la fille de la joggeuse, Carlyne.
"On l’a regardé, mais lui ne nous regardait pas, il avait un regard très fuyant. On l’a juste entendu dire qu’il avait fait quatre années prison pour rien. Moi à partir du moment où il ne me regarde pas, où il n’est pas capable de se confronter à notre regard, qu’il nous fuit, ça en dit d’avantage sur sa culpabilité. C’est une manière de ne pas nous affronter. S’il n’avait rien à se reprocher, il nous regarderait", estime-t-elle.
Un coupable idéal
Pour l’avocat de l’accusé, Maître Guy Debuisson, Laurent Déjeant est le coupable ne devrait pas être devant la cour d’assises de Haute-Garonne.
"C’est le parfait coupable. Déjean aujourd’hui, c’est celui qui bouche le trou. Mais nous sommes en matière judiciaire et il n’est pas question d’envisager qu’il soit condamné sur des bases qui sont-elles mêmes contestées par l’accusation qui dit ‘il n’y a pas assez de preuves pour qu’il soit jugé en cour d’assises’", affirme-t-il.
Ce vendredi, le procès se poursuit avec notamment les témoignages des proches de la victime.