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L'appel des 55 interprètes afghans menacés de mort entendu par le gouvernement

Vue de Kaboul, capitale de l'Afghanistan.

Vue de Kaboul, capitale de l'Afghanistan. - Wakil Khosar - AFP

Le gouvernement a entendu l'appel des interprètes afghans relayé sur RMC. 55 interprètes menacés de mort et doivent vivre cachés parce qu'ils avaient aidé l'armée française pendant ses 13 années de présence dans le pays. Leur dossier sera réexaminé par le quai d'Orsay, a annoncé mardi Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères.

Le gouvernement a entendu l'appel des interprètes afghans relayé sur RMC. 55 interprètes menacés de mort et doivent vivre cachés parce qu'ils avaient aidé l'armée française pendant ses 13 années de présence dans le pays. Leur dossier sera réexaminé par le quai d'Orsay, a annoncé mardi Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères. C'est un dossier que RMC suit depuis une semaine, celui des interprètes afghans. 55 interprètes menacés de mort dans leur pays parce qu'ils ont aidé l'armée française. Malgré le danger, leurs demandes de visa ont été refusées sans explications par l'État français.

Lundi matin, sur RMC et BFMTV, Stéphane le Foll, le porte-parole du gouvernement assurait que la France allait tenir ses promesses envers ces Afghans. Et mardi, Laurent Fabius a lui annoncé que les dossiers de ces 55 interprètes allaient être examinés à nouveau dans les deux prochains mois. L'avocate française de ces afghans est d'ailleurs reçue ce mercredi matin par un conseiller de François Hollande.

"Une injustice qui serait réparée"

Malgré ces avancées, sur place, Abdul, l'un de ces interprètes afghans est encore très méfiant. Il était chargé d'établir notamment le contact avec les talibans pour les soldats français. Menacé de mort, avec sa femme et ses filles, il a déménagé plus d'une dizaine de fois. "Ce n'est pas gagné. Je suis sûr à 50%, mais je doute encore à 50%. J'espère que la France ne va pas refuser encore une fois les visas pour les interprètes. Je vais relancer mes dossiers pour venir en France. Mon dossier prouve que je suis interprète, que je suis en danger: j'ai des lettres de menaces, j'ai tout préparé". Si enfin il peut venir en France avec sa famille, il estime que "ce serait une injustice qui serait réparée".

"J'espère que ça ne va pas changer au dernier moment"

Ce visa, Afirullah, 25 ans, interprète de l'armée française pendant 8 ans, l'attend plus que tout. Menacé de mort, il vit caché avec sa femme. "Dès que j'ai le visa, je prends ma femme, j'achète mon billet et je quitte l'Afghanistan le plus vite possible". Lui aussi reste, méfiant. "On attend la dernière décision parce qu'à chaque fois on a avancé et au dernier moment tout a changé à l'inverse. Alors cette fois ci j'espère que ça ne va pas changer au dernier moment".

Plus de 700 afghans ont travaillé pour l'armée française lors du conflit, jusqu'à son retrait définitif du pays en juillet 2013 après 13 ans de présence: des cuisiniers, des chauffeurs... 73 d'entre eux, eux aussi victimes de menaces, ont déjà été accueillis en France.

Philippe Gril avec Céline Martelet